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Le timbre polynésien se porte bien

Les derniers catalogues de cotations ont vu grimper en flèche la valeur des timbres anciens polynésiens. Dans le même temps, Fare Rata continue à faire « vivre la collection », en lançant chaque année plusieurs éditions limitées. En 2021, plusieurs de ces réalisations ont été distinguées dans des concours prestigieux. 

Une hausse « spectaculaire ». C’est le constat qui est fait par le journal Le Monde à propos de la cote des timbres anciens de Tahiti. L’édition 2022 du Yvert et Tellier, catalogue de référence qui publie chaque année une édition consacrée à Andorre, Monaco et l’outre-mer français, évalue par exemple entre 600 000 et 1,2 millions de Francs le prix des différentes versions du « 2 centimes lilas-brun sur paille », un timbre rare édité pour Tahiti en 1893. Des valeurs qui ont bondi de 30% en un an, comme celle d’autres raretés du Pacifique. Le timbre ancien se porte bien, donc, et si leur collection est réservée à quelques initiés, la philatélie moderne de Polynésie semble elle aussi rayonner. Pour preuve : plusieurs séries philatéliques de Fare Rata ont été distinguées dans les concours et salon spécialisés cette année.

De Magellan à Brel en passant par Pomare

En juin dernier, ce sont les « Vahine Masquées », qui ont reçu le trophée du plus beau timbre de l’année « hors métropole », au concours organisé à Paris par le groupe La Poste. Nouvelle récompense fin octobre : le bloc feuillet intitulé « 500 ans du passage de Magellan en Polynésie », pourtant imprimé en offset plutôt qu’en taille douce, technique la plus appréciée des philatélistes,  s’est classé deuxième de la catégorie outre-mer au Grand prix de l’Art philatélique. Un concours incontournable parfois considéré comme le « Goncourt de la philatélie ». « On est très content de ces résultats, qui ont apporté beaucoup d’éclairage sur notre philatélie et sur la Polynésie », se félicite Moana Brotherson, chef du département marketing et commercial de Fare Rata.

Végétaux, astrologie, culture, bien sûr, tourisme ou paysage mais surtout histoire… Dans les équipes philatéliques de l’OPT, on prend soin d’explorer diverses thématiques au travers d’une quinzaine de séries annuelles. La programmation est discutée et validée dans une commission spécialisée, rassemblant représentants du ministère de la Culture, des sociétés historiques, et philatélistes amateurs polynésiens. Tous portent une attention particulière aux dates anniversaires : la série sur Magellan célébrait ainsi le passage du navigateur dans nos eaux voilà 500 ans et 2021 a aussi été l’occasion de marquer, en timbres, la mort de Pomare II ou les 130 ans de l’arrivée de Paul Gauguin à Tahiti. S’ajoute, toujours pour l’année dernière, une mise en valeur du célèbre tiki du dieu Rao, de Mangareva, ou des espèces endémiques de Polynésie.

Et même si ce travail est parfois jugé « ingrat » – les collectionneurs vieillissent et semblent avoir du mal à transmettre leur passion aux jeunes générations – le travail mené à Tahiti est visiblement apprécié. Fare Rata avait déjà été distingué, par le passé, pour des timbres célébrant Jacques Brel, le peintre Jean-Charles Bouloc, ou pour une série de 1955 restée célèbre pour sa vahine de Bora Bora. Autant de réalisations qui demandent beaucoup d’efforts, précise Moana Brotherson : recherches poussées, négociations des droits des visuels, travail de composition et de dessin avec les artistes qui réalisent les timbres… « Il faut vraiment compter sur des équipes de passionnés », note le responsable pour qui cette activité philatélique est nécessaire : « les timbres anciens donnent envie parce que la collection en Polynésie continue à vivre, à exister ».

Commandes des Etats-Unis, de métropole et d’Asie

Si l’OPT s’investit dans ce travail de philatélie, ce n’est pas par intérêt financier. Certes les éditions spéciales, éditées à 10 000 ou 30 000 exemplaires, attirent des clients, Polynésiens ou étrangers. Mais les timbres sont vendus à leur valeur d’affranchissement. « On ne fait pas de spéculation, on les vend à leur valeur faciale », confirme Moana Brotherson. C’est l’intérêt des collectionneurs qui fait ensuite grimper les prix. De salon en salon, où les stands polynésiens rencontrent généralement un « vrai engouement », le timbre polynésien s’est ainsi construit une solide réputation auprès des philatélistes américains, qui passent commande, auprès de Fare Rata lors de certaines éditions. Les « Vahine masquées » primées à Paris ont été tellement demandée, par des spécialistes asiatiques, notamment, qu’elle a dû être rééditée dans l’année. « Mais nos plus grands fans sont les métropolitains », précise le chef du département marketing et commercial. À l’entendre, les fruits de cette popularité sont récoltés par le pays tout entier : en diffusant l’histoire et la culture polynésienne dans le monde entier, « on valorise la destination », assure le responsable.

Pour les collectionneurs en herbe ou les plus expérimentés, la prochaine édition à ne pas rater commémorera les 140 ans de la mort de Charles Darwin, célèbre naturaliste qui était passé par le fenua. La série est attendue pour avril prochain. L’actualité du timbre polynésien est à suivre sur le site Tahitiphilatélie.pf et la page facebook qui y est associée.

Stand de Fare Rata dans un Salon de Philatélei à Macao, en 2018. ©FareRata

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