La fédération a dévoilé une sélection homogène en vue des Jeux du Pacifique, qui débutent le 19 novembre aux îles Salomon. Deux leaders, deux solides coéquipiers et deux jeunes de 17 ans. Objectif, faire tout aussi bien qu’il y a quatre ans pour cette discipline devenue l’une des plus grosses pourvoyeuses de médailles pour la délégation du fenua.
Des habitués et de la nouveauté. Pour les Jeux du Pacifique, organisés à partir du 19 novembre aux Salomon sur un nouveau format (XS), la fédération tahitienne a décidé de faire confiance à six athlètes, dont deux jeunes cadets du club Kona Tri : Nainoa Tanetoa et Maïdi Susset, 17 ans.
Le premier connaît déjà le niveau régional, il a terminé 10e des mini-Jeux 2022. Pour la seconde, c’est une découverte puisqu’elle n’avait, jusqu’à cette année, pas les cinq ans de résidence requis pour représenter Tahiti.
Le directeur technique de la FTTri, Rémy Segard, voit là une réussite de la politique mise en place depuis cinq ans. « Les clubs se sont structurés, ont formé des entraineurs. Aujourd’hui, on prouve que cette formation a des résultats ». Il décrit deux jeune triathlètes « au niveau très intéressant dans la région Pacifique, qui participent aussi régulièrement aux championnats de France ».
A leurs côtés, deux chefs de file : Salomé de Barthez, deux fois médaillée d’argent sur le triathlon (2015, 2019), qui visera l’or cette année. Et Benjamin Zorgnotti, champion des Jeux en titre chez les hommes. Tous deux courent régulièrement en Métropole. « Ils ont l’expérience de ces compétitions et répondront présent pour briller », promet le DT.
Guénaëlle Rauby, 5e des mini-Jeux 2022, et Jean-Marc Rimaud, en bonne forme ces derniers mois, complètent l’équipe rouge et blanche. « Malgré sa catégorie, les plus de 40 ans, Guenaëlle arrive encore à se sélectionner. Elle est très régulière et performante et aura à cœur d’aider l’équipe », salue Rémy Ségard. Au sujet de Jean-Marc Rimaud, sélectionnable pour la première fois, « il est performant et régulier sur les courses locales, souvent deuxième quand Benjamin est là ». De très bons coéquipiers donc, « mais qui pourraient potentiellement monter sur le podium ».
Gare au caillou
Reste à savoir si cette sélection fera aussi bien qu’en 2019. A Samoa, les Tahitiens avaient presque réalisé un sans-faute dans les disciplines enchaînées, en décrochant cinq médailles d’or, sur six possibles. Dont trois pour le seul Benjamin Zorgnotti : sur l’aquathlon et le triathlon individuel, et sur le triathlon par équipes. Salomé de Barthez était, elle aussi, déjà du voyage, dont elle avait rapporté deux médailles d’or. Auxquelles il faut ajouter une en argent, le seul « loupé » de 2019 pour Tahiti, sur le triathlon dames, remporté par une Calédonienne.
Les sportifs du Caillou seront, comme bien souvent aux Jeux, les principaux adversaires des Tahitiens. D’autant que cette année, nos cousins du Pacifique pourront notamment compter sur Ugo Tormento, champion du monde de swimrun, et donc particulièrement redoutable sur l’aquathlon. « Même si le swimrun est un format plus long que l’aquathlon, il va normalement nager plus vite que Benjamin. Ca devrait être une belle bataille entre les deux », note le cadre de la fédé.
La dernière opposition entre Tahitiens et Calédoniens remonte aux mini-Jeux du Pacifique de 2022. En l’absence de Salomé de Barthez, elle avait tourné à l’avantage des Calédoniens sur le relais mixte. La délégation du Fenua était tout de même repartie avec l’or pour Benjamin Zorgnotti sur le triathlon individuel.
Cette année, la Fédération ne se cache pas : une nouvelle moisson de médailles d’or est attendue, « même si on sait que ça ne sera pas si facile que ça sur l’individuel, avec le Calédonien et la Guaméenne » Manami Iijima, qui avait dominé les mini-Jeux de Saipan. « On n’oublie pas les ‘’petits pays’’ du Pacifique, qui ont des athlètes qu’il ne faut pas sous-estimer », prévient Rémy Segard.
Quel programme avant les Jeux ?
Avant de poser leurs vélos sur les routes salomonaises, les triathlètes locaux ont deux belles épreuves à disputer sur le circuit local. A commencer par les championnats de Polynésie, où toute la sélection, à l’exception de Salomé de Barthez, sera de la partie. Il s’agit là d’un bon test, puisque les distances proposées sont les mêmes que celles des Jeux : « un format court, divisé par deux par rapport aux Jeux précédents, et donc plus rapide, avec 400 mètres de natation, 10 kilomètres à vélo et 2,5 kilomètres à pied », mais qu’il faudra réaliser deux fois avec une série qualificative puis une finale. « Ces championnats sont un bon moment pour retrouver de la vitesse et être capable d’enchaîner deux courses dans la même journée », note Rémy Segard.
Le week-end suivant, les triathlètes du Fenua ont rendez-vous sur un format tout autre, avec le X-Terra de Moorea. « C’est un très bel événement, mais ça reste un format long, intense, avec des conséquences sur le physique. Donc cette course n’est pas au programme de la sélection ».
Pour préparer sereinement le déplacement à Honiara, l’équipe se retrouvera en stage dans les deux semaines précédant les Jeux, sous la houlette de l’entraineure fédérale Anaïs Orus Catalan. De quoi « recréer un peu de cohésion, même si nos athlètes se côtoient souvent » et élaborer « diverses stratégies, très importantes en course, quand bien même le format est individuel ».