ACTUS LOCALESSANTÉ

Le trouble déficitaire de l’attention (TDA) au cœur d’une rencontre à l’hôpital

Inattention, impulsivité, hyperactivité… Le TDAH touche 5 à 8% des enfants dans le monde et n’épargne pas les jeunes polynésiens. Si les chiffres sur la situation locale manquent, les professionnels de santé posent chaque année de nombreux diagnostics. Souvent mal compris et stigmatisé, ce trouble sera au cœur d’une rencontre à l’hôpital  le 16 octobre de 13 heures à 15h30. Objectif: sensibiliser et échanger avec les familles concernées.

Difficultés de concentration, impulsivité, hyperactivité… Des maux qui touchent, selon certaines études, 5 à 8 % des enfants dans le monde. Et le fenua n’est pas épargné. Même si aucune étude statistique épidémiologique officielle n’a été menée localement, « beaucoup d’enfants » sont diagnostiqués chaque année en Polynésie comme porteurs d’un trouble déficitaire de l’attention. Un trouble neurodéveloppemental, donc lié au développement du cerveau, dont les causes restent encore floues. « Il y a certainement des causes génétiques et environnementales, explique le Dr Morgane Even, pédopsychiatres au CHPH . On sait aussi que c’est quelque chose de très héréditaire car, souvent, quand on cherche un peu, on trouve chez l’un des deux parents les mêmes profils. Mais on ne sait pas très bien d’où ça vient. »

Des retentissements sur les affects

Ce trouble, qui correspond à « une façon particulière qu’a le cerveau de fonctionner », peut avoir des répercussions dans la vie de l’enfant qui en souffre. Cela peut se manifester au niveau des apprentissages, qui peuvent être plus compliqués par exemple. Il peut aussi entraîner des difficultés dans les relations familiales et sociales. « Ce qui est le plus grave, c’est au niveau des affects. Ce sont des enfants qui, comme ils ne sont pas concentrés, ne tiennent pas en place, n’écoutent rien, sont impulsifs, n’arrivent pas à s’arrêter de parler… ils sont beaucoup punis, repris, critiqués et peu félicités. Ils peuvent progressivement perdre confiance en eux, avoir une estime d’eux-mêmes basse. Et c’est ça la principale complication sur laquelle nous, pédopsychiatres, sommes interpellés. »

Un trouble encore mal compris

Quoi qu’il en soit, le TDAH est encore « trop souvent mal compris et stigmatisé », selon les professionnels de santé qui veulent profiter des semaines d’information en santé mentale pour ouvrir le dialogue. Ils prévoient ainsi, le 16 octobre, à l’amphithéâtre de l’hôpital, une rencontre publique entre les personnes potentiellement concernées, celles atteintes du trouble, mais aussi les professionnels. L’objectif ? « Sensibiliser le public à ce trouble, répondre aux questions ou, si besoin, dire qu’il faut se revoir en consultation pour creuser un peu plus. Mais l’idée, c’est aussi de faire se rencontrer les familles entre elles, parce que finalement, les plus grands experts de ces troubles, ce sont les parents et les adolescents qui vivent avec ça. On veut donc faire témoigner des jeunes qui ont ce type de trouble et qui s’en sortent bien grâce à la prise en charge. »

Au programme de cette rencontre : une présentation du TDAH par les professionnels de l’unité de pédopsychiatrie du CHPF, des témoignages de familles partageant leurs expériences, mais aussi des échanges ouverts entre le public et les spécialistes. L’entrée est libre et sans inscription. Plus d’informations au 40 48 63 31.

 

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