Radio1 Tahiti

Le Vaeara’i veut ouvrir une ligne vers les Tuamotu de l’Ouest

Tino Fa-Shin-Chong, capitaine et gérant du Vaeara’i

Après Moorea puis les Raromata’i, la SAS Vaeara’i travaille sur un projet de desserte maritime vers les Tuamotu Ouest. Au programme de cette traversée au départ du quai de Papeete : des escales à Rangiroa, Fakarava, Tikehau, Mataiva et même Makatea. Un projet ambitieux, visant principalement les îles les plus touristiques de la zone, jusqu’à présent accessibles aux visiteurs uniquement par voie aérienne. Reste toutefois certains détails à régler : les temps de trajet à préciser, les escales et les prix également. Un premier voyage test, dont le programme est encore à l’étude, est prévu durant les prochaines vacances de Pâques, en avril.

Chez Vaeara’i, « on aime la nouveauté ». Après Moorea, Huahine, Raiatea, Tahaa, Bora Bora, puis Maupiti, la SAS Vaeara’i travaille à l’élaboration d’une ligne maritime vers les Tuamotu Ouest. Un projet d’envergure qui « se dessine doucement« , selon la direction. Le bateau, long de 77 mètres, peut accueillir 675 passagers, 65 véhicules ou 400 tonnes de marchandises. Il pourrait desservir, dès l’année prochaine, Rangiroa, Fakarava, Tikehau, Mataiva et peut-être même Makatea, grâce à la mise à disposition d’une barge par la mairie. « Nous avons pris contact, par voie téléphonique, avec certains tavana des îles, mais aussi des associations avec lesquelles nous pourrons éventuellement établir des partenariats… L’idée semble plaire, mais nous verrons ce que l’avenir nous réserve », explique Tino Fa-Shin-Chong, gérant et capitaine du Vaeara’i. Pour que la traversée vers ces destinations – qui, pour la plupart, sont aujourd’hui accessibles uniquement par voie aérienne – soit rentable, de nombreux paramètres restent à prendre en compte, notamment le coût et mais aussi des aspects plus techniques. « Nous étudions les distances et les durées, explique le gérant de la société. Ce qui importe, c’est le temps passé par le passager à terre. Tu ne vas pas faire six heures de voyage pour passer deux heures sur un motu… Il faut penser à tout cela. Nous avons des priorités à ce sujet, mais nous voulons relever ce défi. »

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La société se donne donc jusqu’au premier trimestre prochain pour étudier l’ensemble de ces paramètres. Elle prévoit toutefois un premier voyage vers ces îles à fort potentiel touristique durant les vacances scolaires de Pâques, du 31 mars au 13 avril 2025. Une période choisie avec soin, selon la direction, qui souhaite permettre à ses passagers de « profiter » pleinement de l’expérience. La suite reste incertaine mais la compagnie évoque la possibilité de « traversées ponctuelles ». Le tavana de Rangiroa, qui travaille en ce moment à la création d’une communauté de communes avec Fakarava et Arutua, qui reprendra entre autres la compétence touristique, compte quant à lui déjà sur une ligne régulière… peut-être à l’image de celle proposée vers les Raromata’i que le Vaeara’i arpente au minimum deux fois par mois. Ce qui est certain, en revanche, et cela, la direction ne s’en cache pas, c’est qu’à terme, elle voudrait faire du Vaeara’i le premier catamaran à offrir à la population, pour un coût moindre, la possibilité de découvrir des îles encore inaccessibles par voie maritime. « Nous sommes beaucoup sollicités et, malheureusement, un peu victimes de notre succès », regrette Tino Fa-Shin-Chong, qui assure que la jeune compagnie a encore d’autres projets. Depuis son arrivée au port de Papeete en 2021, Vaeara’i est passée d’une trentaine d’employés à une soixantaine aujourd’hui.