L’élue Éliane Tevahitua et la présidente des jeunes du Tavini se sont rendues au Vanuatu à l’invitation du Vatu Mauri Consortium. Une résolution a été prise, qui souligne le refus de la France de reconnaître l’inscription de Tahiti sur la liste des territoires non autonomes des Nations Unies, et le Vanuatu devrait intervenir lors de la 74ème session de l’Assemblée générale de l’ONU, pour apporter à nouveau son soutien à l’autodétermination des territoires non autonomes du Pacifique.
L’élue Éliane Tevahitua et la présidente des jeunes du Tavini Ella Tokoragi se sont rendues au Vanuatu à l’invitation du Vatu Mauri Consortium qui regroupe la société civile du Vanuatu – le conseil des grands chefs, les églises, les jeunes et les femmes. Le processus d’accession à l’autodétermination des pays océaniens sous tutelle d’un État, tel était le thème principal de cette réunion. Des représentants de Bougainville, de la Papouasie Occidentale, des îles Moluques, de Fidji et de la Nouvelle Calédonie étaient aussi présents. De cette réunion est ressortie une résolution, mettant plusieurs points en exergue, tels que le refus persistant de la France de reconnaître l’inscription de Tahiti sur la liste des territoires non autonomes des Nations Unies, ou encore la demande qu’à la 74ème session de l’Assemblée Générale des Nations Unies qui s’ouvre le 17 septembre prochain, le Vanuatu apporte son soutien pour l’autodétermination des territoires non autonomes du Pacifique. L’élue Tavini Éliane Tevahitua affirme avoir obtenu « des engagements en très haut lieu, et on est assuré d’avoir leur appareil diplomatique en rapport avec notre quête de l’indépendance ».
Elle a aussi rappelé que le Vanuatu est l’un des trois pays qui avait soutenu en 2013 la réinscription de la Polynésie sur la liste des territoires non autonomes, avec les îles Salomon et Tuvalu. La pétition du Tavini a aussi été inclue dans cette résolution.
« On aime la France qui respecte ses engagements internationaux » – Éliane Tevahitua
L’élue a rappelé que la Polynésie est réinscrite sur cette liste depuis 2013 mais que malheureusement « la France se refuse à observer les règles qu’elle a elle-même votées. Et nous on n’aime pas cette France-là. On aime la France des droits de l’Homme, on aime la France qui respecte ses engagements internationaux. Elle est à l’opposé d’elle-même ». Elle espère que le processus de décolonisation puisse se mettre en place de façon « démocratique et légitime (…). Et si un jour on accède à l’indépendance, que cela se fasse comme pour le Vanuatu, il n’y a pas eu une goutte de sang versée ».
« Cet héritage nucléaire, la France doit le reconnaître et fournir des compensations au peuple polynésien »
Il a aussi été question du nucléaire, rapporte l’élue bleu ciel : « le nucléaire ne fait pas partie du passé car le plutonium dure 20 000 ans et il y a au moins 1 000 générations de Polynésiens qui auront à subir ces essais-là (…). Cet héritage nucléaire, la France doit le reconnaître et fournir des compensations au peuple polynésien ».
« C’est un peuple debout, la tête sur les épaules, et digne » – Ella Tokoragi
La présidente des jeunes du Tavini a elle aussi été invitée au Vanuatu. Elle dit avoir été « agréablement surprise (…) de constater leur fierté d’être dans un pays souverain, d’être également fier de décider des tractations avec les pays des alentours (…) C’est un peuple debout, la tête sur les épaules et digne ».