TEST – Les Bleus affrontent l’Angleterre en clôture du Tournoi des Six Nations, samedi à Twickenham.
Vingt-neuf points inscrits, aucun encaissé, pour une victoire aisée en Italie. Et le doux rêve d’une victoire encore possible dans le Tournoi des Six Nations. Les sélectionneur national, Philippe Saint-André, a décidé de capitaliser sur les bonnes ondes du succès acquis dimanche dernier à Rome (29-0) pour la dernière rencontre du Tournoi, samedi, à Twickenham, face à l’Angleterre. « On a voulu faire confiance à un groupe qui a montré d’énormes valeurs dans des conditions climatiques et extra-sportives difficiles pendant une semaine », s’est justifié « PSA » jeudi matin. Treize des quinze joueurs présents au coup d’envoi au Stadio Olimpico seront ainsi sur la pelouse de Twickenham, dimanche. Jules Plisson remplace Camille Lopez, blessé, à l’ouverture, et Vincent Debaty supplée Eddy Ben Arous, lui aussi touché, au poste de pilier gauche. Le « clean sheet » réalisé à Rome et la stabilité voulue par « PSA » signifient-ils que le XV de France est guéri ? Pas si sûr.
« Positif pour le staff et la confiance. » « Ça fait du bien à la tête », souligne le consultant d’Europe 1, Eric Blanc. « Il y a eu une accalmie pendant une semaine à Marcoussis, enfin du bonheur dans le vestiaire des Bleus. Ils en avaient besoin, tout ça est très positif pour le staff et la confiance des joueurs. Mais ils sont lucides, l’Italie est en fin de Tournoi. »
Plus que la victoire française, l’ancien joueur du Racing retient ainsi la faiblesse des Transalpins. « Ils ont la roue qui touche le garde-boue, ils n’ont pas de banc, ils ont perdu (Matias) Aguero (pilier), ils ont perdu leurs deux demis d’ouverture, le trois quarts centre est sorti, c’est une équipe épuisée, qui n’a plus l’effectif d’il y a dix ans avec des joueurs évoluant dans le Top 14. Contre la France, il y avait dix joueurs qui évoluent à Trévise ou à Zebre, des équipes qui ne gagnent pas un match dans les compétitions continentales. »
Mais Eric Blanc pointe également la première période des Bleus à Rome. « Il faut être très méfiant parce que si l’équipe de France fait la même première mi-temps qu’à Rome, c’est une avalanche qu’on va prendre samedi », prédit le consultant d’Europe 1. « On va voir en Angleterre la capacité de la France à défendre face à une équipe qui met du volume, de la vitesse. C’est un vrai test grandeur nature. »
Dernier match avant la liste pour le Mondial. Battus en Irlande (18-11) puis face à Galles (20-13), les Bleus ont manqué jusque-là les deux tests probants qu’ils ont disputés cette année. Le troisième les attend samedi face au XV de la Rose, forcément revanchard après la défaite sur le fil subie l’an dernier (26-24). « L’Angleterre a marqué 11 essais, c’est la meilleure attaque du Tournoi au niveau des points, une équipe jeune, qui a des certitudes sur son jeu », insiste Eric Blanc. « On ne risque rien à Twickenham. Il faut se livrer, combattre bien entendu et essayer d’être pragmatiques. »
C’est aussi le message qu’a voulu faire passer Saint-André jeudi. « Les Anglais sont grands, favoris, exceptionnels, ce sont les meilleurs joueurs d’Europe », a-t-il insisté, en forçant un peu le trait quand même. « Nous, on va juste arriver avec nos convictions, nos qualités pour faire un grand match de rugby. » Au bout, les Bleus peuvent arracher la victoire dans le Tournoi. Il leur faut pour cela gagner par huit points d’écart et espérer un revers du pays de Galles en Italie puis une défaite de l’Irlande de plus de trois points en Ecosse. Hautement improbable. Mais plus que la première place dans ce Tournoi 2015, la France doit faire le plein de confiance avant de se lancer dans la période de l’avant-Coupe du monde. Ce « crunch » est en effet la dernière rencontre des Bleus avant l’annonce, le 19 mai prochain, de la liste des joueurs retenus pour disputer le Mondial, en novembre prochain, en Angleterre et au pays de Galles. Comme dirait Eric Blanc, « God save the coq » !
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