Tribune « L’Eau de Vie ! » Cédric VALAX 2013-03-21 21 Mar 2013 Cédric VALAX Poerava Chapman ©DR Poerava Chapman ©DR Ia Ora Na à vous toutes et à vous tous. Saviez-vous que 2013 a été choisie par l’UNESCO comme l’année internationale de la coopération dans le domaine de l’eau ? Cet objectif de coopération est intéressant. J’ai trouvé que nous pouvions, ensemble, réfléchir à l’application de ce concept en Polynésie, où l’eau (potable) est rare et vitale. Notre « Eau de vie »… Je m’appelle Poerava CHAPMAN. J’ai 30 ans et je suis titulaire d’un master en ingénierie de l’aménagement et du développement local. Il y a 10 ans, j’intégrais la première promotion polynésienne de BTS Métiers de l’Eau. Je peux donc effectuer un premier constat s’attachant aux communes du Fenua. Les lignes ont peu bougé en matière d’accès à l’eau potable. Nous accusons toujours du retard. Seules Papeete, Arue, Bora Bora, Tubuai, Faaa et Moorea ont eu 100% de conformité aux tests réalisés par le service de l’hygiène. Huahine est passée de 100% en 2011 à 98% en 2012 et Mahina est à 99% en 2012. Et je vous pose une, ou plutôt deux questions. L’accès à l’eau potable n’est-il pas un droit ? Le bien-être élémentaire de la population n’en dépend-il pas ? On parle beaucoup de l’ONU, en ce moment. Justement. Pour les Nations Unies,, le droit à l’eau potable est devenu un droit de l’homme, au même titre que d’autres droits sociaux comme le droit à l’alimentation ou à la santé. C’est vrai, l’investissement financier est conséquent et les communes disposent de ressources financières réduites. Mais la mutualisation des moyens est un levier de développement qui répond à cette problématique financière, dans la mesure où elle permet de baisser le coût de revient des opérations. La mutualisation est aussi un sésame pour l’accès aux financements nationaux et supranationaux. Mutualiser des services, des coûts, des projets, c’est accepter de travailler ensemble et montrer qu’on peut le faire pour l’intérêt général. Malheureusement, la guerre des clans et des drapeaux a laissé peu de place à la collaboration. L’impulsion n’est pas venue du haut non plus. L’eau, élément précieux, fondamental, essentiel à la vie n’aura même pas réussi à fédérer, ou très peu. J’ai l’impression, dans ce domaine comme dans bien d ‘autres, que l’on a étiqueté les populations. « On » s’est retranché dans un entre soi peu solidaire, « on » a détourné les yeux des besoins vitaux des populations, colorées différemment, de ces autres qu’on ne voit pas car éloignés par la distance. Le mouvement IA TURA TO’U FENUA se lève CONTRE cette fracture géographique, sociale et partisane qui met au placard nos familles. C’est pour cela que j’ai rejoint ce groupe. Je rêve d’une Polynésie Unie, heureuse et en avance sur son temps, où nous vivons autrement qu’au jour le jour, où l’accès aux services publics de base est possible et pérennisé. Notre groupe propose des solutions qui remettent au cœur des préoccupations les populations, mais aussi notre Terre, notre Fenua. IA TURA TO’U FENUA se lève également POUR qu’une démarche de planification globale soit enfin proposée à la Polynésie Française. Planifions la formation des hommes en cohérence avec les orientations économiques choisies. Composons un espace de vie et de travail judicieux et respectueux de l’environnement. Cela va de paire avec la volonté d’agir de façon globale et transversale. La gestion de l’eau est une illustration concrète et essentielle pour comprendre que la Polynésie a besoin d’une stratégie d’actions assise sur une réflexion transversale. Les usages de l’eau sont divers (consommation humaine, agriculture, tourisme, industries, …) et mouvants. Avec l’accroissement de la population, les besoins augmentent et évoluent. L’urbanisation des hauteurs, par exemple, complique la fourniture en eau des populations. L’accroissement de la population entraîne une production supplémentaire d’eaux usées à traiter, qui impacte nos lagons En résumé, concilier les usages de l’eau et planifier sa gestion, c’est assurer un lendemain à la population et aux acteurs économiques. On l’a dit plus haut, le domaine de l’’eau n’est qu’une illustration parmi tant d’autres. En participant à la définition de ces orientations, en partageant mon vécu de Polynésienne, mes compétences professionnelles et mes qualifications universitaires, je joue mon rôle de citoyenne. Je remercie IA TURA TO’U FENUA qui me permet d’exprimer pleinement mon envie d’une Polynésie heureuse pour tous. Poerava Chapman Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)