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« L’économie sociale et solidaire est dans l’ADN de la population »

Ben Amar Zeghadi, délégué national à l’Outre-mer d’ESS France. ©CP/Radio1

Ce vendredi s’ouvre la première « Semaine de l’économie sociale et solidaire » en Polynésie française. L’appellation recouvre des acteurs très divers – associations, structures d’insertion, coopératives, fondations, mutuelles, incubateurs de start-ups, banques de développement … – qui ont « une autre manière d’entreprendre », qui représentent des gisements d’emploi et de revenus, et dont la contribution au développement durable est réelle et alignée avec les valeurs polynésiennes, explique Ben Amar Zeghadi, délégué national à l’Outre-mer d’ESS France. Reste à structurer ce secteur, en renforçant les ponts entre associations, structures privées et pouvoirs publics. 

La Semaine de l’économie sociale et solidaire s’ouvre ce vendredi. Il s’agit de promouvoir tout un pan de l’activité économique qui ne se conforme pas au modèle entrepreneurial dont la finalité unique est le profit: associations, structures d’insertion, coopératives, fondations, mutuelles, incubateurs de start-ups, banques de développement font partie de l’ESS. Les principes qui gouvernent l’ESS sont le fonctionnement démocratique de l’entreprise, l’utilité sociale et environnementale, et une lucrativité limitée pour financer la durabilité de l’entreprise, explique Ben Amar Zeghadi, le délégué national à l’Outre-mer d’ESS France.

En 2023, l’ONU a reconnu l’économie sociale et solidaire comme contributrice à la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD).

« L’économie sociale et solidaire en France, c’est 10% du produit intérieur brut et 14% de l’emploi privé », poursuit-il. Et même 16% de l’emploi dans les départements et régions d’Outre-mer, où près de 5 000 entreprises et 54 000 emplois relèvent de l’ESS, et où 58% des postes à responsabilités sont occupés par des femmes.

En Polynésie, l’ESS est « vivace, les gens sont extrêmement engagés »

Arrivé le weekend dernier, Ben Amar Zeghadi a déjà effectué plusieurs visites et s’est rendu compte que les Polynésiens n’ont pas attendu l’étiquette ESS pour en faire.  « C’est vivace, les gens sont extrêmement engagés, c’est très intéressant à voir, et même touchant ». La question au fenua devient alors « comment réhabiliter le fonctionnement polynésien comme un élément moteur du développement endogène. »

La culture, l’artisanat, le sport, les pratiques agricoles ou de pêche, les actions relatives au médico-social et à l’inclusion socio-professionnelle démontrent que les Polynésiens mettent déjà en pratique les principes de l’ESS, « de manière spontanée et souvent, inconsciente ». Et si le système de coopératives ne fonctionne pas toujours bien au fenua, par  exemple, Ben Amar Zeghadi rappelle que « le taux d’échec dans les entreprises de l’ESS qui se structurent, y compris dans le monde coopératif, il est moins important que le taux d’échec des entreprises classiques. »

« Une opportunité à explorer collectivement »

Pour l’Agence de développement économique qui pilote l’événement, l’ESS « est une opportunité à explorer collectivement (…) en cherchant à renforcer les ponts entre le monde associatif, les structures privées et le service public. » Pour structurer et encourager cette facette de l’économie, plusieurs grands pays se dotent de Chambres nationales ou régionale de l’ESS qui sont les interlocutrices des pouvoirs publics : « Ce sont elles qui vont servir d’arbitre, de garde-fou. » Venu pour observer et témoigner, dit-il, Ben Amar Zeghadi – qui est originaire de Mayotte où l’ESS tient une grande place dans le tissu économique – rappelle : « Ce que l’avenir va décider des coopérations, de ce qu’on fera ou pas ensemble, c’est au Pays de l’imaginer. »

L’ouverture officielle de la Semaine de l’économie sociale et solidaire se tient ce vendredi à 16 heures au Musée de Tahiti et des îles. On y entendra notamment mes résultats de l’étude de faisabilité d’une filière tapa, réalisée grâce à l’Agence française de développement sous l’impulsion de Hinatea Colombani du centre culturel Ario ‘i de Paea. Le programme complet est à retrouver ci-dessous.

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