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Au national, le RN domine le premier tour des législatives

Avec environ 34% des votes, le parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella arrive en tête de ce premier tour, marqué par une mobilisation de deux tiers des électeurs inscrits. Mais difficile de dire, à ce stade si le parti d’extrême droite et ses alliés pourront disposer d’une majorité absolue le 7 juillet, les projections étant encore imprécises et les triangulaires très nombreuses. Le Nouveau Front Populaire, bloc de gauche, approche lui des 30% de votes, mais semble beaucoup moins bien placé en termes de nombre de sièges. Avec un peu plus de 20% des suffrages, l’ex-majorité macroniste Ensemble, n’arriverait qu’en troisième position, devant les Républicains et le reste de la droite, aux alentours de 10%. Les consignes de vote pleuvent pour le second tour du weekend prochain.

Ça n’est pas une surprise, vu les sondages de ces dernières semaines, mais c’est tout de même une première dans la Ve République. L’extrême-droite est arrivé ce dimanche en métropole en tête des votes des législatives anticipées, et pourrait prétendre à former un gouvernement à l’issue du deuxième tour du 7 juillet. Le Rassemblement national et ses alliés, notamment les Républicains ayant rejoint Marine Le Pen et Jordan Bardella en suivant Eric Ciotti, auraient rassemblé entre 33 et 35% des votes du premier d’après les diverses estimations de la soirée d’élection. Ils devancent le Nouveau Front Populaire, formé notamment par LFI, le PS, le PC et EELV, crédité de 28 à 29% des suffrages. Mais ce bloc de gauche est beaucoup moins bien placé que le RN en termes de projection de sièges. Les estimations donnent entre 210 et 300 députés à l’extrême droite à l’issue du deuxième tour, contre 120 à 200 pour le NFP, là où il en faut 295 pour avoir une majorité absolue. Derrière, l’ex-majorité présidentielle (Ensemble, Renaissance, Horizon, UDI…) n’arrive qu’en troisième position (20 à 22%, 60 à 100 sièges), devant les Républicains et candidats de droite non ralliés au RN ou à Ensemble (10%, 30 à 50 sièges).

Le RN attend sa majorité absolue, le NFP prêt à se retirer pour faire barrage

Les fourchettes de sièges sont pour l’instant très larges car le deuxième tour reste incertain et, grâce à un net rebond de la participation – 66% au niveau national contre 47,5% au premier tour 2022, les triangulaires nombreuses (285 à 315 circonscriptions sur 577 en France). Le deuxième tour, organisé samedi 6 juillet en Polynésie et dimanche 7 en métropole, pourrait connaitre un record de participation. Mais c’est pour l’instant les annonces de stratégie électorale des partis politiques qui sont scrutés. Sans surprise, Marine Le Pen, élue dès le premier tour, et le RN appellent les Français à leur donner une majorité absolue, et maintiendra tous ses candidats, quand Eric Ciotti, toujours officiellement président des Républicains, appelle de nouveau les candidats et élus du parti à se rallier à son « Union patriote ». Du côté du Nouveau Front Populaire, Jean-Luc Mélenchon et d’autres leaders de gauche ont annoncé un retrait des candidatures partout où le RN est en tête et le NFP seulement troisième. « Notre consigne est claire : pas une voix de plus pour le RN », a lancé le leader insoumis.

Rassemblement contre le RN pour Macron, non au RN et à LFI pour Philippe

Emmanuel Macron, à l’origine de cette dissolution dont beaucoup, jusque dans son propre camp, se demandent encore sur quelle stratégie politique elle était basée, appelle à un rassemblement « face au RN ». Le camp de la majorité présidentielle, qui avait renvoyé, ces dernières semaines, les « extrêmes » dos à dos, semble désormais pencher pour le « barrage » contre l’extrême-droite ou pour un choix « du candidat le plus républicain ». L’ex-Premier ministre Édouard Philippe, qui n’était pas candidat à ces Législatives, a appelé les candidats de son mouvement Horizons à se retirer en cas de qualification pour le second tour en troisième position, et ce « pour éviter l’élection de députés RN ou LFI », n’excluant pas, en revanche, un vote pour un candidat NPR à tendance communiste, socialiste ou écologiste. Quant aux responsables des Républicains, parti divisé et en fort retrait, ils n’ont pas pour le moment donné de consigne de vote clair. 

Les résultats des principales personnalités politiques nationales

Élus au premier tour : Marine Le Pen (RN, Pas-de-Calais, 58%) Manuel Bompard (LFI-NFP, Bouches-du-Rhône, 67,5%), Sandrine Rousseau (EELV-NFP, Paris, 52%), Aymeric Caron (LFI-NFP, Paris, 50,3%), Olivier Faure (PS-NFP, Seine-et-Marne, 53,4%), Mathilde Panot (LFI – NFP, Val-de-Marne, 59,2%)

En ballotage favorable : Gérald Darmanin (Ensemble, Nord, 36%), Gabriel Attal (Ensemble, Hauts-de-Seine, 43,8%)François Hollande (PS-NFP, Corrèze, 37,6%), Éric Ciotti (LR-RN, Alpes-Maritimes, 41%), Laurent Wauquiez (LR, Haute-Loire, 36,8%), Yaël Braun-Pivet (Ensemble, Yvelines, 42,8%), Stéphane Séjourné (Ensemble, Hauts-de-Seine, 43%)

En ballotage défavorable : Elizabeth Borne (Ensemble, Calvados, 28,3%), Olivier Véran (Renaissance – Ensemble, Isère, 33,6%), Philippe Poutou (NFP, Aude, 18,7%), Stanislas Guérini (Ensemble, Paris, 34%), François Ruffin (LFI – NFP, 34%), Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France, Essonne, 33%), Raquel Garrido (ex-LFI-NFP, Seine-Saint-Denis, 23,6%)

Éliminés : Fabien Roussel (Communiste – NFP, Nord, 31%), Jérôme Cahuzac (Div.gauche, Lot-et-Garonne, 14,5%), Dieudonné M’bala M’bala (Extrême droite, Guadeloupe, 1%), Francis Lalanne (Extrême droite, Guadeloupe, 0,59%), Marie Guévenoux (Ensemble, Essonne, 27,11%, arrivée troisième et désistée)

 

 

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