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Législatives : l’accord est signé entre les autonomistes

Les forces autonomistes ont signé leur protocole d’accord vendredi après-midi. Comme prévu, Moerani Frébault (Tapura), Nicole Sanquer (AHIP) et Pascale Haiti-Flosse ( (Amuitahiraa) feront campagne dans les trois circonscriptions. On connaît désormais les noms de leurs suppléants, respectivement le secrétaire général de l’UNSA-Éducation Temarama Varney (AHIP), le tavana de Rimatara Artigas Hatitio (Tapura) et la secrétaire générale adjointe du Ia Ora Te Nūna’a, Tiare Pater-Pothier. Les autonomistes se sont aussi accordés sur une profession de foi unique, qui devrait être présentée lundi, et sous une seule couleur, le rose.

Deux tickets pour le Tapura, autant pour A Here Ia Porinetia et les deux restants pour le Amuitahiraa et pour Ia Ora Te Nūna’a. Voilà la répartition finale des candidatures autonomistes, réunies sous une seule et même bannière en vue des élections législatives anticipées du 29 juin et du 6 juillet. Le protocole d’accord, qui comprend aussi le Taatiraa No Te Hau, a été signé vendredi après-midi, au terme d’une nouvelle session de discussions qui aura duré près de cinq heures.

« Il y a eu des négociations jusqu’au bout, l’essentiel c’est d’y être arrivés », relate Tepuaraurii Teriitahi, qui a joué un rôle clef dans ses négociations, n’ayant « pas d’attaches particulières ni la même histoire avec le Tahoeraa » que le président du parti Édouard Fritch. « C’est un moment historique, l’accord est signé, peut-être un peu dans la douleur mais l’essentiel est de faire barrage aux indépendantistes », reprend-elle. Côté Tapura, cette mission revient donc à Moerani Frebault, qui tentera de déloger Tematai Le Gayic du siège de la 1re circonscription. Le jeune Marquisien voit dans cet accord « un véritable acte d’humilité, puisque chacun a mis ses divergences de côté, pour faire front contre l’indépendance de ce pays, pour enfin parler des difficultés quotidiennes et pour arrêter de militer derrière les idéaux d’un parti. »

Mixité de couleurs dans les candidatures

« Le protocole convenait qu’il y ait une mixité dans les candidatures », relève Tepuaraurii Teriitahi. Justement, Moerani Frebault, récent candidat aux Européennes sur la liste Renaissance, fera équipe avec un militant AHIP, en la personne de Temarama Varney, secrétaire général de l’UNSA-Éducation. « J’avais proposé ma candidature pour être le suppléant de Nicole Sanquer, mais on m’a finalement demandé, il y a quelques heures, d’être suppléant sur la 1re circonscription, ce qui me va très bien puisque je suis résident de Pirae », raconte l’intéressé, engagé en politique depuis ses 22 ans et issu du Fetia Api. Pour cet enseignant, par ailleurs entraineur de la sélection tahitienne de basket-ball aux derniers Jeux du Pacifique, « un seul mot d’ordre, que l’autonomie triomphe ». Pour A Here ia Porinetia, cette investiture est un joli coup, puisque le parti compte aussi sur Nicole Sanquer, candidate dans la seconde circonscription. Face au sortant Steve Chailloux, elle sera accompagnée d’un tavana, celui de Rimatara, Artigas Hatitio, estampillé Tapura. « Nous avons examiné plusieurs candidatures, ça a été long car c’est la première fois que l’ensemble des partis se voyaient », dit celle qui se présente pour la troisième fois de suite, après son succès en 2017 et sa défaite en 2022.

Un candidat plus un suppléant pour AHIP, « ce n’était pas prévu, mais ça renforce cette volonté de faire gagner l’autonomie », dont les nuances sont aussi représentées sur la 3e circonscription.  Pascale Haiti-Flosse (Amuitahiraa) y fera campagne, secondée par la secrétaire générale adjointe du Ia Ora Te Nūna’a, Tiare Pater-Pothier, dont le président Teva Rohfritsch explique que « pour moi, il n’y a aucune autre priorité, aucun autre objectif, aucun calcul, aucune autre ambition personnelle qui ne doit primer face à l’urgence de sortir le fenua du piège tendu en 2022 par le Tavini ». En ce qui concerne le risque d’inéligibilité qui pèse sur ses épaules, après son pourvoi en cassation dans l’affaire des municipales à Papeete, Pascale Haiti-Flosse assure avoir consulté son avocat : « il n’y aura aucune incidence, je suis rassurée », assure-t-elle. Reste à savoir si cette peine prononcée en première instance puis en appel pèsera sur sa campagne, durant laquelle elle sera opposée à un autre duo 100% féminin sur la 3e circonscription, où se présentent Mereana Reid-Arbelot et Vannina Crolas pour le Tavini.

Le programme des autonomistes, rassemblés sous une bannière rose pour ces élections législatives, est en cours de fignolage. « Les mesures seront communiquées en début de semaine », précise Moerani Frébault. Les candidatures doivent être déposées ce dimanche au Haut-commissariat.

Quel groupe à l’Assemblée nationale ?

En cas de succès aux Législatives, se posera la question du groupe au sein duquel siègeront les députés autonomistes. « Ça n’a pas été un sujet à conflit », durant les négociations, souligne Nicole Sanquer. Lors de son mandat de députée (2017-2022), elle était installée au centre du Palais Bourbon, avec les députés UDI et Indépendants. Ce groupe est aujourd’hui disparu et la plupart de ses anciens membres siègent  désormais avec LIOT (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires) positionné dans l’opposition. Nicole Sanquer s’y verrait bien. « On s’orienterait plus vers un groupe centriste, comme on l’a fait dans le passé », mais ça ne devrait être ni le parti d’Emmanuel Macron, ni le RN. « On veut garder cette liberté de vote par rapport à des grands partis », dans lesquels il est plus difficile de faire entendre sa voix et d’obtenir des créneaux de parole à l’Assemblée. De son côté, Moerani Frébault ne ferme aucune porte : « nous attendons de voir quelle sera la recomposition de l’Assemblée nationale, nous irons là où la Polynésie pourra obtenir le plus de choses pour son avancée mais nous n’avons pas de prédisposition pour un groupe ou un autre ».

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