Il se réclame candidat de la Nouvelle Union Populaire, Écologiste et Sociale (Nupes) alors que ce sont les trois candidats du Tavini aux législatives qui ont reçu le soutien de la Nupes… Qu’importe pour Paul Bontour, déjà candidat en 2020 aux élections sénatoriales, qui se lance aujourd’hui sur la deuxième circonscription en tant « qu’insoumis au système » et promoteur du programme commun de la gauche.
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Il s’est présenté en Polynésie aux sénatoriales de 2020 sous la bannière du collectif Nuna’a patitifa, affilié à la France insoumise. Aujourd’hui à la question de sa motivation pour les élections législatives, Paul Bontour dit se lancer dans la course à la députation en réaction au partenariat entre le Tavini et la Nouvelle Union Populaire, Écologiste et Sociale (Nupes). « Nous sommes les seuls représentants de Nupes et ce qui nous a révolté c’est qu’il n’y a aucun accord signé entre Nupes et le Tavini » avance le candidat. À l’entendre Moetai Brotherson a donné un « coup de poignard dans le dos » des Insoumis de Polynésie – « 8000 voix aux dernières élections présidentielles » pour Jean-Luc Mélenchon, rappelle-t-il – en étant « l’instigateur de négociation derrière notre dos ».
Le Tavini n’a en effet pas d’accord formel de soutien avec La France Insoumise, le parti de Jean-Luc Mélenchon, ni avec la Nupes, alliance de partis de gauche réunis autour de ce dernier en vue des législatives. Mais les cadres de LFI, après avoir rencontré le député Moetai Brotherson ont échangé des lettres officielles avec le président du Tavini Oscar Temaru pour sceller une alliance. Le parti métropolitain soutiendrait les candidats Tavini et ces derniers – Moetai Brotherson, mais aussi Tematai Le Gayic et Steve Chailloux – porterait le programme national « l’Avenir en commun » et siègeraient dans un des groupes de la Nupes en cas d’élection. C’est d’ailleurs ce que confirme Tevaiarii Frebault, une des porte-parole du collectif Union populaire de Polynésie, qui avait mené la campagne de Jean-Luc Mélenchon au fenua à la présidentielle. Elle rappelle que « le Tavini a un courrier de Manuel de Bompard, directeur de campagne des législatives et de Mathilde Panot (qui était présidente du groupe Insoumis à l’Assemblée nationale, ndr), donc à partir de là, ils sont les seuls représentants officiels de la Nupes ».
Interrogé, Moetai Brotherson signale que la Nupes a bien proposé la signature d’un accord au Tavini, mais le parti, marqué par des accords infructueux avec le PS par le passé, a préféré en rester à un échange de soutien par lettre.
Insoumis aux décisions du parti
Qu’importe pour Paul Bontour qui sera bien candidat le 4 juin. Discret sur sa vie personnelle, il explique seulement avoir toujours travaillé dans le secteur privé, être retraité aujourd’hui et précise qu’il vit en Polynésie depuis 25 ans. « C’est ici qu’on peut tester un nouveau type de société » déclare-t-il, estimant que « la Polynésie doit redevenir le paradis qu’elle était ». Il lance, malgré le quiproquo, un appel aux électeurs « insoumis au système, aux élus qu’on se trimbale, aux fausses promesses, à la vie chère, aux retraites dérisoires, aux projets pharaoniques, et puis à l’habitat insalubre » :