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Législatives : le Tavini veut faire « entendre un autre son de cloche » à Paris

Temata’i Le Gayic, Steve Chailloux et Moetai Brotherson ont déposé ce matin leur candidature officielle pour les législatives des 4 et 18 juin. L’occasion de se féliciter du soutien apporté par la Nouvelle union populaire, écologique et sociale, plateforme nationale d’alliance des gauches.

A lire aussi : Les candidats Tavini soutenus par Mélenchon et l’Union populaire

Les trois candidats Tavini se sont rendus au Haut-commissariat ce lundi matin pour officialiser leur entrée dans la course à la députation. Pas de suspense, Temata’i Le Gayic, Steve Chailloux, et Moetai Brotherson, avaient confirmé leur candidature dès le mois de novembre. Le député sortant avait déjà annoncé le nom de sa suppléante : la chef du contrôle aérien et syndicaliste Mereana Reid Arbelot. Temata’i Le Gayic et Steve Chailloux, qui seront probablement les deux candidats les plus jeunes du scrutin, se sont attachés à choisir des suppléants expérimentées et « bien installés » : la première adjointe adjointe au maire de Takaroa – Takapoto Odette Samin épouse Homai pour le premier et la retraitée de l’Éducation nationale Alexandra Opuu épouse Robson pour la deuxième circonscription. Objectif commun : faire entendre « un autre son de cloche à Paris ». « Il y a une partie de notre peuple qui n’adhère pas à la pensée dominante de notre pays, celle qui consiste, à dire « grâce à la France ceci, grâce à la France cela …, pointe Steve Chailloux. Il faut que ces personnes soient représentées ».

Le Tavini ne sera pas seul à jouer sur la carte de l’opposition à la majorité Tapura. Une vingtaine de candidats se sont déjà déclarés dans les trois circonscriptions. Le parti indépendantiste met donc en avant son programme institutionnel, bien sûr, et sa « cohérence dans le temps » – « choisissez l’original et pas la copie », lançait, il y a quelques mois, Moetai Brotherson en référence au nouveau souverainisme de Gaston Flosse -, ses propositions en matière d’éducation, d’environnement, ou de foncier… Mais aussi son ancrage à gauche, confirmé ce weekend par le soutien apporté aux candidats bleu ciel par l’Union populaire, proche de Jean-Luc Mélenchon. Un collectif qui a rassemblé autour de lui plusieurs partis de gauche nationaux, du Parti communiste à Europe Écologie-Les Verts en passant par le Parti socialiste, avec qui les députés Tavini, en cas de victoire, se sont engagées à siéger à l’assemblée. Pour Moetai Brotherson, qui explique l’absence de signature d’un accord formel par « les mauvaises expériences du passé » avec le PS,  il ne s’agit pas d’un accord « électoraliste », mais d’une « rencontre de valeurs ». « On s’est rendu compte que notre programme, instinctivement, sans consulter personne, il y avait pas mal de points qu’on retrouvait dans celui de l’Union populaire, explique le député sortant, qui siégeait déjà avec un groupe de gauche lors du dernier mandat. On s’est dit qu’il y avait quelque chose à faire« .

Et qu’importe si l’Union populaire, pas plus que les autres partis nationaux de premier plan, ne promet pas l’indépendance et ne s’engage pas clairement sur un processus d’autodétermination. « Ce qui est important c’est d’avoir un interlocuteur prêt à discuter du côté de l’État » reprend Moetai Brotherson. Jean-Luc Mélenchon, au travers de ses prises de position sur la Nouvelle-Calédonie notamment aurait « montré dans les faits » des signes d’ouverture.

Pourquoi le Tavini n’a pas discuté de candidatures unique avec d’autres formations politiques, comme l’a fait l’Union populaire en métropole ? « S’il y avait d’autres candidats qui se réclament des valeurs de la gauche, on aurait pu discuter », répond Moetai Brotherson. Le Tavini existe depuis 1977, la porte d’entrée est connu de tous, donc s’ils avaient voulu discuter ça aurait pu se faire. ça ne s’est pas fait ».

À l’Union populaire de Polynésie, « l’objectif c’est que Mélenchon soit élu 1er ministre »

Si le sujet a engendré des débats au sein du collectif, l’Union Populaire Polynésie s’est officiellement réjoui que le Tavini et leurs instances nationales ait trouvé un accord de soutien, même informel. Lycée de la mer, garantie d’autonomie pour les étudiants, référendum d’initiative populaire, possibilité de révoquer les élus, indemnisation du nucléaire ou encore ouverture d’un dialogue sur le statut des outre-mer… Pour Tevaiaraii Frebault, une des porte-parole du groupe, il s’agissait de trouver les meilleurs candidats pour porter les propositions de l’Avenir en commun, programme présenté par la France Insoumise à l’occasion de la présidentielle. « Notre objectif, c’est d’avoir un maximum de député de la nouvelle union populaire, et que Jean-Luc Mélenchon soit élu premier ministre« .

À ses côtés, le militant environnemental Jason Man, organisateur, notamment, des marches pour le climat, et qui fait sa première incartade en politique. Un engagement qu’il assume : « Dans le cadre des crises climatiques, on a comme objectif d’atteindre la neutralité carbone au plus tôt. Et pour l’avoir, on a besoin du pouvoir politique. Ça va nous débloquer beaucoup de leviers d’action d’avoir une majorité de gauche à l’Assemblée nationale pour faire voter des lois qui vont dans le sens d’assurer un avenir aux prochaines générations et aux suivantes ». 

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2 Commentaires

  1. tohivea
    10 mai 2022 à 7h35 — Répondre

    autre son de cloche : Mélenchon, la cloche… ding dong

  2. terrega
    10 mai 2022 à 7h52 — Répondre

    Le Tavini ne veut pas participer à l’élection présidentiel et maintenant il sont dans l’équipe à Mélenchon. Des vendus comme toujours…

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