C’est la première fois que le parti animaliste est représenté lors d’élections en Polynésie française. Laurence Piercy est agent immobilier, associée d’un cabinet d’expertise comptable et bientôt inscrite en école d’avocat, en fait partie depuis sa fondation en 2016 mais aujourd’hui elle dit vouloir « porter la voix des sans voix ».
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Le Parti Animaliste (PA) a donné son investiture à Laurence Piercy pour le représenter en Polynésie française. Elle se présente aux élections législatives sur la première circonscription, avec pour suppléant Bernard Begliomini. C’est sa première expérience politique mais elle est membre du parti national depuis sa création en 2016, et est issue, comme beaucoup d’autres membres, de l’association L214. Le choix d’un parti mono-thème, elle l’explique par la volonté de porter la cause animale sans qu’elle soit « perdue au milieu de promesses électorales » et « diluée » dans les programmes. C’est un défi nouveau pour Laurence, dit-elle, agent immobilière, associée d’un cabinet d’expertise comptable et bientôt inscrite en école d’avocat.
Les animaux en tête d’affiche du parti : « la voix des sans voix »
L’une des pratiques phares du Parti Animaliste est de mettre en avant des photos d’animaux plutôt que celles des candidats. Ils souhaitent être « la voix des sans voix » et obtenir leur respect au même titre qu’une personne explique la candidate en Polynésie. « On a plusieurs mesures générales qui nous semblent importantes comme la création d’un ministère de la cause animale » au niveau national mais aussi au plan local : une façon d’allouer plus de moyens à la cause animale. Laurence Piercy souhaite bien sûr « légiférer pour la protection des animaux domestiques et des animaux sauvages, plus spécifiquement créer une obligation à la stérilisation des animaux des propriétaires non éleveurs, ça va permettre une régulation de tous les problèmes qu’on rencontre sur le territoire, notamment l’errance et la divagation animales, les problèmes de sécurité. » La candidate parle également d’un « passeport à l’adoptant », ou d’un permis obtenu après une formation. En somme il s’agit aussi de réguler les populations animales sans les laisser croître hors de contrôle, par la mise en place de brigades animalistes pour « recenser les animaux domestiques » et surtout par la création de centres d’accueil. Laurence souligne le travail des associations mais rappelle qu’elles sont bénévoles : « aujourd’hui il n’y a rien pour les animaux ».
Un thème unique mais transversal
La démarche du parti, c’est « l’éducation au respect de l’autre », en commençant par les plus jeunes. Laurence Piercy fait ici un parallèle avec les violences intrafamiliales qui sera au cœur de son discours : « quand il y a de la violence entre humains, on retrouve souvent de la maltraitance animale. » Si la cause animale est au centre du programme, Laurence estime que c’est un thème transversal. « La cause animale débouche sur beaucoup d’autres problèmes, elle trouve un écho dans l’éducation, les problèmes de responsabilisation, liés à l’environnement. En tant que député ma mission sera de défendre tous les projets de loi qui ont un lien avec la cause animale. »
Le programme national comprend d’autres mesures comme l’abolition des spectacles d’animaux, tels que les corridas, delphinariums, mais aussi combats de coqs… ou encore concernant la fin de l’élevage et de la pêche intensifs. Laurence tient à modérer, pour elle « il n’y a pas d’interdiction pure et simple, ce sont d’abord des mesures pour améliorer les pratiques, changer les mentalités petit à petit », du producteur à l’assiette.
Pour la pêche par exemple, il s’agirait de favoriser les petits pêcheurs et pas les thoniers. Concernant l’abattage d’animaux le but est de faire appliquer des pratiques qui font le moins possible souffrir les animaux, ce qui implique une règlementation et davantage de contrôles. Et puis arrivé au consommateur, le parti envisage la mise en place de menus alternatifs, végétariens, certains jours dans les cantines scolaires.
Lettre ouverte de Laurence Piercy
« Parce que la maltraitance animale est souvent liée à des violences intra familiales et génératrice de comportements sociaux inadaptés, le parti animaliste monothématique que je représente sur le Fenua tend à imposer la question animale dans le champ politique et mettre en place une réelle législation pour apporter des solutions dans tous les domaines où une problématique en découle. La question animale doit être posée en tant que question de société, la corrélation entre maltraitance et comportement humain n’étant plus à démontrer tout comme son impact sur notre environnement. La question animale renvoie à la notion de justice et de notre rapport à l autre dans sa globalité, humain ou animal; elle interroge sur les droits que l on s octroie sur cet autre, donc concerne les humains et constitue un élargissement de la sphère de considération morale et des comportements appropriés. J’ai l’honneur de me présenter dans la circonscription 1 aux prochaines législatives afin de porter la voix des sans voix dans le débat public, je vous invite à leur montrer votre soutien en votant parti animaliste le 4 juin prochain circonscription 1. Chaque voix donnée au parti animaliste est sans aucune ambiguïté une voix afin de faire avancer la question animale. « On n’a pas deux cœurs, un pour les animaux et un pour les humains. On a un cœur ou on n’en a pas » Lamartine / signataire du décret d’abolition de l’esclavage en 1848. » |