Comme l’a annoncé le gouvernement hier, les vacances de Pâques ont été avancées : les écoles, collèges et lycées fermeront ce mercredi après-midi et jusqu’au lundi 6 avril. À cette date, si l’épidémie de coronavirus ne permet pas leur réouverture, il s’agira d’assurer la « continuité pédagogique » à distance. Le Pays et le corps enseignant ont déjà préparé des cours qui pourront être transmis par mail, sur des plateformes d’échange, ou même à la télévision.
La ministre de l’Éducation Christelle Lehartel a confirmé, ce mardi matin, que tous les établissements scolaires publics et privés du fenua fermeraient leurs portes ce mercredi 18 mars « après les cours du matin ». Une fermeture demandée avec force par le corps enseignant et qui a été discutée avec les fédérations de parents d’élèves. Et qui fait office de mesure de précaution : malgré les trois cas de coronavirus confirmés début mars, la maladie « n’est pas en circulation » en Polynésie à l’heure actuelle.
Il s’agira dans un premier temps de congés « classiques » pour les élèves : le gouvernement devrait prendre un arrêté dès demain pour avancer les vacances de Pâques à samedi. Ces dernières doivent durer deux semaines : le retour en classe est donc théoriquement prévu le lundi 6 avril. D’ici là, les parents sont invités à limiter les déplacements et les sorties de leurs enfants, a insisté Christelle Lehartel.
A noter que les centres de vacances ou les centres aérés ne seront pas autorisés à ouvrir pendant cette période, pas plus que les garderies collectives. Ce qui risque de poser des problèmes d’organisation à de nombreuses familles. Interrogée sur la question, la ministre a rappelé le caractère « très exceptionnel » de la situation, encourageant les parents qui le peuvent à poser des congés pour rester avec leurs enfants à la maison ou à organiser leur « gardiennage ». Des mesures d’aides du gouvernement
« pourraient » à terme être mis en place pour aider les familles dans ces dépenses, a ajouté le ministre de la Santé Jacques Raynal, évoquant aussi des discussions avec la CPS sur des arrêts de travail exceptionnels pour les salariés.
Seul accueil public envisagé : celui des enfants des personnels médicaux mobilisés pour gérer l’urgence sanitaire. En cas de montée en puissance de l’épidémie, quelques collèges ou écoles du centre-ville, de Taaone ou de Taravao pourraient être ouverts pour les enfants des familles concernées.
Les cours à la maison dès le 6 avril ?
Mais que se passera-t-il après le 6 avril ? Si le Pays préfère se laisser le temps d’observer l’évolution de l’épidémie, tout semble indiquer que le retour en classe ne sera pas tout de suite possible. Ainsi, comme c’est le cas en métropole, des mesures de « continuité pédagogique » devraient être mise en place. L’idée : envoyer les cours par mail, par Pronote, les faire imprimer par les mairies dans les îles éloignées ou même diffuser des modules sur Polynésie 1ere ou TNTV. Les précisions de Thierry Delmas, directeur général de l’Éducation et des enseignements.
La DGEE dit avoir « anticipé » cette possibilité et travaille depuis plusieurs semaines, avec le Centre national d’étude à distance (Cned) notamment, sur des livrets pédagogiques adaptés. Le Pays s’occupe du contenu, donc, mais d’après Thierry Delmas, ce sera à chaque professeur d’animer la relation avec les élèves. « On peut leur faire confiance là-dessus, j’ai déjà beaucoup de collègues qui ont préparé des petites capsules, des powerpoints ou des documents textes, pointe le directeur. Ou qui ont mis en place des fils Facebook ou des mailing lists avec leurs élèves ».
Rapatriement des élèves des îles
Dans la perspective de ces congés exceptionnels, le rapatriement des élèves d’internat a « commencé », a en outre annoncé Christelle Lehartel. Les vols inter-îles sont désormais limités aux déplacements indispensables, mais Air Tahiti transportera bien les élèves toute cette semaine. Les adolescents de Raivave ont embarqué hier et ceux de Rapa sont en route aujourd’hui, précise le gouvernement. Les autres devraient prendre l’avion dans les jours à venir. « Les parents d’élèves peuvent contacter leur établissement pour toute précision », a rappelé la ministre. Les directeurs d’établissements ou du personnel d’astreinte devraient d’ailleurs rester joignables tous les jours pendant les prochaines semaines.