Le procès de quatre des cinq accusés du vol et de l’agression mortelle de Papy Fat en juillet 2008 a débuté lundi matin devant la cour d’assises de Papeete. Invités à s’exprimer avant d’être entendus sur les faits, les accusés se sont excusés auprès de la famille, mais ont refusé de reconnaître être à l’origine du décès du vieil homme.

Lundi matin s’est ouvert le procès aux assises de quatre des cinq accusés du « vol avec violence ayant entrainé la mort » de Chong Sing Thong Fat, plus connu sous le surnom de Papy Fat. Disparu en juillet 2008, Papy Fat avait été retrouvé mort en juin 2013, enterré dans forêt de la vallée de Titioro. Dans cette affaire, trois des accusés étaient mineurs au moment des faits, dont l’un âgé de 13 ans. Ce dernier comparaitra devant le tribunal pour enfants. Quatre accusés comparaissent eux toute cette semaine devant la cour d’assise des mineurs.

Lundi matin, la présidente de la cour d’assises de Papeete est revenue sur la journée du 21 juillet 2008. A l’époque, la fille de Papy Fat avait alerté les gendarmes de la disparition de son père, déposé le matin en ville pour acheter un meuble. L’enquête avait permis d’établir que le vieil homme avait pris le bus à la mairie de Papeete, mais qu’il s’était trompé d’arrêt. Descendu à l’arrêt l’AS Dragon, Papy Fat avait décidé de passer par la colline à l’arrière du stade pour rejoindre la résidence Vetea. Ce qui était évidemment impossible à cet endroit.

Sur son chemin, Papy Fat avait croisé les cinq accusés qui avaient tenté de le dissuader d’aller en montagne. Les jeunes garçons cachaient en effet une plantation de paka sur le chemin. Les accusés avaient donc tenté de faire redescendre de force Papy Fat, le portant et l’arrachant aux arbres auxquels il s’accrochait. Ils avaient fini par lui dérober les 40 000 Fcfp qu’il avait sur lui, avant de la laisser sur place. Les accusés étaient ensuite retournés sur place le lendemain et l’avaient retrouvé mort sur le même chemin. Ils avaient décidé d’enterrer le corps et de garder le secret sur les évènements. Le corps de Papy Fat a finalement été retrouvé en juin 2013, après les révélations d’un témoin anonyme à qui l’un des accusés s’était confié.

« J’ai honte de ce que j’ai fait »

Lundi matin, les quatre accusés ont été invités à s’exprimer. Le premier a d’abord pris la parole en pleurs, demandant pardon à la famille : « J’ai honte de ce que j’ai fait ». Deux autres accusés se sont eux aussi excusés. Ils ont indiqué qu’ils n’avaient « pas tué » Papy Fat mais qu’ils l’avaient « trouvé mort de froid ». Quand au dernier, il a uniquement reconnu les violences pour faire redescendre le vieil homme hors de la forêt.