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[MàJ] Les aiguilleurs du ciel en grève samedi

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Les contrôleurs aériens de Tahiti-Faa’a ne sont pas d’accord avec les réductions d’effectifs prévues par l’Aviation civile, alors que le trafic aérien s’intensifie avec la fin de la crise sanitaire et le développement de nouvelles compagnies. Les négociations, qui se sont tenues dans la nuit de lundi à mardi, n’ont pas abouti.

Les syndicats SNCTA et SNNA-FO ont déposé la semaine dernière un préavis de grève, grève qui pourrait débuter mardi à 19 heures et se prolonger jusqu’au matin du samedi 2 avril. Dans ce cas, « il y aura certainement des perturbations au niveau du trafic, mais les agents qui seraient réquisitionnés assureront un service minimum », dit Mereana Reid-Arbelot du SNCTA, auquel est affiliée la majorité des contrôleurs aériens de Polynésie.

En cause, les orientations prises par l’Aviation civile pour 2023-2024, qui prévoient des réductions d’effectifs, incompatibles selon les syndicats avec « le maintien d’un bon service public » alors que l’enjeu de la reprise économique est très dépendant de la fréquentation touristique, que les programmes de vols de la haute saison viennent d’être approuvés et que de nouvelles compagnies domestiques préparent leur arrivée sur le marché.

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En 2014 ils étaient « un peu moins de 50 », ils sont aujourd’hui un peu moins de 40, et l’effectif pourrait descendre à 30. La question n’est pas nouvelle, dit la responsable syndicale, puisque les travaux de l’Aviation civile sur le sujet ont commencé il y a plus d’un an. La crainte des aiguilleurs du ciel est que, si l’Aviation civile applique son plan sans concertation, les effectifs se réduisent rapidement. Car pour un agent, il peut s’écouler deux ans entre son affectation à Tahiti et son autonomie opérationnelle complète, explique-t-elle.

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Autre revendication des contrôleurs aériens, la reconnaissance des spécificités de Tahiti-Faa’a, à commencer par un espace aérien qui fait 12,5 millions de km2, en zone maritime que le jargon de l’aéronautique qualifie de « zone hostile ». Ces agents de l’État gèrent non seulement le trafic des 50 aérodromes polynésiens, mais aussi les survols des avions qui relient les États-Unis à l’Australie et la Nouvelle-Zélande. « On est également un maillon important de tout ce qui est missions de recherche et de sauvetage », rappelle Mereana Reid-Arbelot.

Négociations au point mort ce mardi matin

Ce mardi matin, à l’issue des négociations, le SNCTA Tahiti annonce que « l’administration maintient l’affichage d’un objectif de gestion RH en contrôleurs avant même que nous puissions échanger sereinement sur le juste niveau de service public pour les années à venir. Nous leur assurions pourtant la poursuite d’un travail commun pour évaluer le besoin, si le climat à la tour de contrôle retrouvait l’apaisement nécessaire avec le retrait de ce chiffre qui ne prend pas en compte les spécificités du contrôle en Polynésie. Nous ne comprenons pas ces décisions parisiennes, ces résultats écrits par avance  et dont les conséquences ne peuvent que dégrader le niveau de service publique à la navigation aérienne de Polynésie française d’ici 2024. Jusqu’ici, la grève sera effective ce soir mardi 29 mars à 19h locales. »