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Les armateurs polynésiens tentent de rester à flot

© Presidence

L’observatoire du transport maritime interinsulaire s’est réuni pour la deuxième fois ce vendredi à la présidence, sous la responsabilité du ministre en charge du transport interinsulaire, Jean Christophe Bouissou. Les armateurs s’inquiètent notamment de la sécurité sur les quais, des capacités de carénage à Papeete, et du difficile remplacement des navires les plus anciens.

L’observatoire du transport maritime interinsulaire réunit les armateurs polynésiens, la DPAM, le port autonome, la Direction de l’Équipement, la DGAE, la Diren, la Direction de la biosécurité, des élus des archipels à l’assemblée de la Polynésie et plusieurs maires membres du SPC.

Cette deuxième réunion a été ouverte par le ministre en charge, Jean-Christophe Bouissou, qui a remercié les armateurs d’avoir maintenu les dessertes des îles et des atolls malgré des conditions très dégradées. De son côté, le Pays a consenti des suppressions totales ou partielles de axes, et des réductions sur les prix des carburants.

La crise retarde plusieurs projets

Plusieurs armateurs ont confirmé qu’ils reportaient certains projets, notamment de renouvellement de la flotte, en raison de la crise. C’est le cas du Polynésien destiné à la desserte des îles Sous-le-Vent ou du second Aranui dédié exclusivement à la croisière, car ces projets conçus en pleine embellie touristique, avant la pandémie, nécessitent à présent d’avoir une meilleure visibilité sur l’avenir et une reprise du tourisme. D’autres projets seront probablement également touchés, en termes de délais, comme le Terevau Piti, le Hawaiki Nui 2, le Nuku Hau 2 ou encore l’Apetahi Express.

Parmi les sujets évoqués ce matin pour soutenir l‘activité des armateurs, le rapatriement à Tahiti des déchets : « C’est quand même un sujet important, parce que ça pourrait apporter de l’eau au moulin des armateurs, dit Tuanua Degage. C’est une difficulté des maires dans les iles, et c’est aussi un problème environnemental. » Philippe Wong, armateur de l’Aranui, s’inquiète de la sécurité sur les quais : « On doit gérer le flux de marchandises et le flux de passagers. Il y a aussi la réfection de quai, mais ça c’est du long terme que l’Équipement suit.»

Les difficultés de renouvellement de la flotte

Autre sujet, le remplacement des navires de plus de 30 ans. « Le schéma directeur aujourd’hui nous oblige à remplacer les navires qui ont plus de 30 ans, rappelle Tuanua Degage qui souligne qu’il est difficile de trouver des navires d’occasion, mais que nombre de lignes n’ont pas les moyens de construire. Il a donc demandé une aide financière du Pays pour ces lignes qui ont du mal à trouver la rentabilité.

Quel avenir pour le carénage en Polynésie ?

©Cédric Valax/Radio1

« Aujourd’hui notre problème c’est aussi le dock flottant qui se fait vieux, explique l’armateur. On est obligé de construire nos bateaux adaptés au dock, alors qu’on devrait les construire adaptés à nos marchés ». La fermeture de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande oblige par exemple des bâtiments de la Marine nationale basée à Nouméa à venir caréner ici, ce qui perturbe les plannings de carénage et donc les permis de navigation des armements locaux.

Philippe Wong rappelle qu’une commission spéciale au sein du Port autonome, retardée par la crise sanitaire, doit se réunir pour caler l’orientation : « Est-ce qu’on va faire un dock fixe, un bassin, ou bien un dock flottant, une étude porte sur ces deux possibilités, il faut voir laquelle est la plus adaptée en termes de capacités et en termes d’emplacement. C’est un dossier qui est attendu pour cette fin d’année, j’espère qu’on va y arriver. »

L’Apetahi Express, le NGV des Raromatai du Groupe Degage, pour « fin 2022, début 2023 »

Le projet discrètement préparé a obtenu sa licence fin juillet. « C’est une desserte entre Tahiti et les Raromatai par un navire à grande vitesse pour 500 passagers, avec 16 tonnes de fret léger » rappelle Tuanua Degage. Le navire mettrait 2 heures 30 pour relier Tahiti-Huahine, une demi-heure Huahine-Raiatea, trois-quarts d’heure Raiatea-Bora Bora. Trois rotations hebdomadaires sont prévues. L’armateur est en train de finaliser les dossiers de défiscalisation, locale et nationale, et espère prendre la mer « fin 2022, début 2023 »

 

 

 

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