Le site de Tipaerui, qui avait d’abord été privilégié pour sa proximité avec la piscine olympique actuelle, a finalement été écarté au vu des résultats d’études de sol. Ce seront donc deux bassins temporaires en inox – 50 mètres pour les compétitions, et 25 mètres pour l’échauffement des athlètes – qui seront installés derrière le Parc expo à l’occasion des Jeux du Pacifique. Au moins un de ces bassins doit ensuite être utilisé pour construire une piscine pérenne, probablement sur la côte Ouest de Tahiti.
Certains le pressentaient, les études l’ont confirmé : le terrain situé entre la piscine municipale de Tipaerui et l’embouchure de la rivière n’est pas adapté pour accueillir un bassin olympique pour les Jeux du Pacifique. C’était l’option privilégiée par le gouvernement, depuis l’abandon du projet de centre aquatique d’Aorai, inscrit au dossier de candidature de Tahiti 2027, mais jugé trop onéreux – « plus d’une dizaine de milliards » après Covid – et mal situé par le gouvernement Brotherson.
Sols trop meubles à Tipaerui
L’option alternative, d’abord mise sur la table par la Fédération tahitienne de natation (FTN) en fin d’année dernière, était de racheter au comité d’organisation de Paris 2024 une des piscines temporaires utilisées pour ces Jeux olympiques. Le ministère de Nahema Temarii, en l’absence d’études claires dans le dossier, avait alors jugé qu’il était trop tôt pour se positionner sur les bassins parisiens. Mais avait tout de même conservé l’idée de se doter d’une de ses piscines en inox de plus en plus fréquemment utilisées lors des grandes compétitions internationales. Il faut dire que la piscine olympique de Tipaerui, construite pour les Jeux du Pacifique de 1971 et une première fois rénovée pour ceux de 1995, n’est plus en état d’accueillir un telle manifestation. Des bassins trop courts pour accueillir les tapis de chronométrage, aux pompes qui créént des courants perturbateurs, en passant par les vestiaires défraichis et les fondations branlantes, sa remise aux normes aurait été un trop gros chantier à programmer avant 2027.
En revanche, cette piscine, la plus grande de Tahiti, est plus que suffisante pour servir de bassin d’échauffement, une autre obligation des compétitions internationales. D’où l’idée d’installer un bassin temporaire olympique à ses côtés. Sauf que les résultats des études sont clairs : les sols sont trop meubles pour une structure si lourde, comme l’avaient fait craindre les mouvements déjà remarqués dans la structure de la piscine municipale.
Deux bassins en inox au lieu d’un
Plan B, donc, voire C du point de vue du COPF et de la Fédération de natation, qui continuaient, il y a un an à peine, à militer pour le nouveau centre aquatique. La natation de Tahiti 2027 s’organisera à Mamao où le terrain, celui de l’ancien centre hospitalier territorial, peut largement supporter un bassin de quelques 3 000 mètres cubes. Et même un deuxième. Car cette fois, pas d’autres piscines à proximité : il faudra doncaussi installer un deuxième bassin pour l’échauffement et la récupération des athlètes, mais 25 mètres suffiront.
Deux bassins, donc, sans oublier les vestiaires, salles techniques et gradins, qui seront donc installés, quelques mois avant les Jeux de juillet et août 2027, sur la parcelle qui jouxte celle du parc expo et son parking. Les manifestations prévues sur le site, et notamment les papio et les salons du Tiurai, pourront donc se tenir en parrallèle, précise Nahema Temarii. Le site est aujourd’hui occupé par deux terrains de sport sommaires utilisées par habitants des quartiers alentours. La ministre des Sports et ses équipes travaillent donc à un projet de plateau sportif qui pourrait les remplacer au moins de façon temporaire, l’installation de la piscine olympique pouvant prendre à elle seule six mois.
Les deux bassins, eux, restent à commander, et même si des contacts ont « déjà été établis » avec une société spécialisée, le chiffrage de l’opération n’est pas encore finalisé.
Un bassin olympique sur la côte Ouest ?
Il n’a pas non plus été décidé si le deuxième bassin, celui de 25 mètres servant à l’échauffement, serait acquis par le Pays ou simplement loué et renvoyé hors du fenua après son démontage. Tout dépendra des estimations de coût d’achat et de transport. Le bassin de 50 mètres lui, doit quoi qu’il arrive rester en Polynésie. La ministre des Sports a depuis longtemps pour projet de l’utiliser, comme le font en ce moment même certaines communes françaises avec les bassins de Paris 2024, pour construire une piscine pérenne. Il s’agirait alors de la deuxième piscine de 50 mètres du Pays après Tipaerui, et la seule qui soit aux normes. Dans les instances sportives on précise que si le Pays a l’ambition d’accueillir, à terme, d’autres compétitions internationales sur ce site, il faudra une piscine d’échauffement. Et donc conserver le bassin de 25 mètres.
Le lieu d’implantation définitif n’est pas encore choisi, et de longues consultations doivent encore être menées sur la question. Mais Nahema Temarii précise que le site devrait être choisi hors de la zone urbaine, qui compte déjà quatre piscines (Pater, Anne-Marie Javouhey, Tipaerui, Taina, sans compter la piscine privée du collège-lycée La Mennais). L’attention est notamment portée sur les communes de la côte ouest de Tahiti, de plus en plus peuplées, et où les besoins en apprentissage de la natation, vu les difficultés d’accès au littoral toujours plus privatisé, sont « criants » chez les jeunes.