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Les candidats aux législatives tous favorables au cannabis thérapeutique

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Sonder les candidats aux législatives sur leur positionnement quant à la légalisation du cannabis, c’est ce qu’ont fait le Syndicat polynésien du chanvre et Tahiti Herb Culture à l’occasion d’un débat organisé ce mercredi matin. Pour permettre aux électeurs de faire un choix plus éclairé, ce débat a réuni une centaine de personnes. Face à des commerciaux, des industriels, des pharmaciens, des consommateurs, des malades et leurs familles, les candidats à la députation se sont exprimés à tour de rôle. Si à l’unanimité ils se sont positionnés favorablement sur la légalisation du cannabis thérapeutique, en pratique tout reste encore à faire.

À quelques jours des législatives, le Syndicat polynésien du chanvre et Tahiti Herb Culture avaient convié ce mercredi matin les candidats à un débat sur la légalisation du cannabis en Polynésie française. À la table des intervenants les candidats à la députation, mais aussi Me Thibault Millet et le docteur Eric Parrat, pneumologue au CHPF. Pour Philippe Cathelain, président du Syndicat, ce débat était primordial pour éclairer les choix des électeurs.

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Commerciaux, industriels locaux, pharmaciens, consommateurs mais aussi des malades et leurs familles se sont déplacés pour se faire entendre, écouter et questionner les potentiels députés. Parmi les familles présentes on retrouve celle de Karen Mathews qui a été ces dernières années la voix des malades souhaitant la légalisation du cannabis thérapeutique. Décédée il y a deux mois, Karen n’a pas eu le temps de mener son combat à terme mais, pour sa fille Tehiva Berdichevski-Poroi, assister à ce débat était une évidence.

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Les candidats se sont tous exprimés favorablement, même si sur le plan pratique la question soulève encore de nombreuses interrogations. Moetai Brotherson et Nicole Sanquer ont rappelé leur engagement dans ce combat et Sandra Lévy-Agami a tenu elle aussi à exprimer son soutien: “Je suis pour, à condition que ça se fasse par les Polynésiens pour les Polynésiens. Il faudrait l’englober dans ce qui fait partie de la médecine traditionnelle”.

Un long travail législatif en perspective

La candidate Tapura de la deuxième circonscription, Tepuaraurii Teriitahi, s’est positionnée favorablement mais, douanière de métier, elle n’a pas manqué l’occasion de revêtir son ancienne casquette et de souligner qu’il y a aussi un gros travail à faire au niveau du code des douanes. Le docteur Parrat, pneumologue du CHPF, est à la tête d’un projet de médecine intégrative ; il intervenait pour la première fois publiquement et a exprimé son total soutien au Syndicat du chanvre .“Je soutiens totalement la démarche et je vous apporte le regard du médecin-chercheur qui fait de la recherche depuis 26 ans dans les plus grandes difficultés”, a-t-il confié.

Gaston Flosse qui n’est pourtant pas candidat aux législatives était lui aussi présent aux cotés de Pascale Haiti. Il a émis un avis favorable mais a surtout pointé du doigt l’absence du président du gouvernement au débat et l’a questionné, à distance, sur ce qu’a fait le gouvernement ces dernières années pour faire évoluer la situation.

Me Millet qui s’est largement exprimé sur le sujet et a expliqué que, curieusement, les particularités de la Polynésie française rendraient la légalisation du cannabis récréatif beaucoup plus simple à mettre en place que son usage thérapeutique. Selon lui la France doit forcément créer un cadre législatif strict.

Quoi qu’il en soit, à l’heure actuelle, qu’il s’agisse du cannabis médical, du cannabis thérapeutique ou du cannabis récréatif, la réglementation ne fait encore aucune distinction. Sur le plan récréatif, il y aurait 60 000 consommateurs de cannabis en Polynésie, selon les travaux de Moetai Brotherson.

Vaitiare Pereyre Gobrait