L’agence française de développement (AFD) a présenté jeudi matin son Observatoire 2016 des communes de Polynésie. Un bon moyen de prendre la température financière des communes pour l’année 2014. Selon l’AFD, « les communes se portent mieux » : Les recettes ont augmenté notamment grâce au FIP et à la DGF et les dépenses ont baissé.
L’année 2014 a permis de donner « un peu de souffle » aux communes, comme l’explique Vincent Joguet, chef de mission à l’AFD.
Le FIP et la DGF tirent les recettes vers le haut
Pour 2014, le volume total des recettes s’est élevé à 33,6 milliards de Fcfp. C’est notamment la régularisation des versements du Pays au Fonds intercommunal de péréquation (FIP) qui a permis une progression ponctuelle de +15% de la dotation. Mais la Dotation globale de fonctionnement (DGF) a également augmenté de 1% en 2014. Une embellie qui ne fait pourtant que cacher la baisse des ressources propres dans le total des recettes des communes… En effet, les redevances n’augmentent pas et les impôts baissent même un peu. La difficulté pour les communes de recouvrer les recettes est donc toujours un point noir, même s’il tend de plus en plus à se résoudre, comme l’explique Vincent Joguet.
Des dépenses maîtrisées
Les dépenses de fonctionnement baissent de 3% par rapport à 2013 pour atteindre 30,2 milliards de Fcfp. La dépense de personnel pèse toujours énormément et représente en moyenne 62% des dépenses de fonctionnement. Un chiffre qui devrait subir « un à-coup en 2015 » du fait de l’intégration des agents à la fonction publique communale. Mais la baisse des charges courantes de 11% tire les dépenses de fonctionnement vers le bas. La mise en place d’une véritable fiscalité communale, voulue par le gouvernement Fritch, va pousser les communes à gérer entièrement leurs dépenses. Ce qui n’est pas un mal pour Vincent Joguet.
Des investissements en baisse
Par rapport à 2013, les dépenses d’investissement baissent de 2 milliards de Fcfp pour arriver à 5,9 milliards de Fcfp. Une baisse « classique » pour l’AFD dans une période électorale. 2015 devrait donc connaitre une accélération des investissements. Les communes ont de plus en plus recours à l’autofinancement mais restent frileuses sur les emprunts. L’application du code générale des collectivités territoriales (CGCT) repoussée jusqu’à 2024 doit pourtant les pousser à contracter des emprunts pour gérer l’eau, les déchets et l’assainissement, selon Vincent Joguet.