© Radio 1
Les charges de personnel continuent de peser lourdement sur le budget des communes, mais la situation s’améliore, souligne l’Agence française de développement (AFD), qui publie son Observatoire des communes de Polynésie française 2018 (fondé sur les comptes 2013-2016). L’AFD salue aussi une reprise des dépenses d’investissement, mais invite les communes à emprunter davantage pour faire face aux « besoins énormes en matière d’équipement ».
La part des charges de personnel dans les dépenses totales de fonctionnement des communes baisse : de 62% en 2014, elle tombe à 58% en 2016. Cela veut dire que les communes maîtrisent mieux leurs dépenses de personnel, explique Vincent Joguet, chargé de mission à l’AFD. Pour lui, il y a deux raisons principales à cela : les leçons de la crise et la mise en place de la fonction publique communale.
Autre point positif : en 2016, les communes ont dégagé un montant d’épargne brute inégalé depuis de nombreuses années, ce qui a participé à la relance de leur investissement très attendue depuis la mise en place des nouvelles mandatures, souligne l’AFD. « Il faut que cette tendance se confirme, les enjeux en matière d’équipement sont énormes », rappelle Vincent Joguet. Les communes polynésiennes sont toujours réticentes à emprunter, regrette Thierry Paulais, le directeur local de l’AFD. Il se félicite tout de même que 13 communes se soient tournées vers l’Agence, l’an dernier, profitant notamment des taux très bas.
Cette situation exceptionnelle ne va pas durer, les taux sont en train de remonter, mais « le gouvernement français, via les prêts de l’AFD, fait un gros effort en injectant de la subvention, qui permet de faire baisser le taux », assure Vincent Joguet. Et il explique que comme le niveau des subventions ne devrait pas augmenter, il sera toujours intéressant d’emprunter.
Ce réflexe de l’emprunt, les communes calédoniennes l’ont. Dans cet observatoire 2018, l’AFD opère un comparatif intéressant entre les communes des deux territoires. « Ça peut être un exemple à suivre », souligne Vincent Joguet.
Le chargé de mission à l’AFD ajoute que « les communes calédoniennes construisent leur budget en se projetant sur plusieurs années, en sachant donc quels seront leurs besoins en matière de financement ». Et c’est justement sur la « pluriannualité » que l’AFD souhaite insister cette année. Les petites communes sont invitées à anticiper et planifier davantage.