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Les conseils de la French Tech Polynésie pour financer sa start-up

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La French Tech Polynésie organisait ce mercredi une conférence sur Les différentes phases et formes de financement d’une startup, à l’amphithéâtre de la CCISM. Mieux vaut être préparé à défendre avec conviction son projet tout en restant à l’écoute des investisseurs pour l’améliorer, si on veut réussir à lever des fonds.

Cette conférence, organisée mercredi par La French Tech Polynésie, s’adressait notamment aux porteurs de projets (futurs startuppers) ou aux personnes ayant déjà créé leur startup et souhaitant en savoir davantage sur les différentes sources de financement qu’il est possible de mobiliser pour son entreprise et les étapes à suivre. C’est à l’initiative de Gaspard Toscan du Plantier, directeur général de la Sofidep et membre du CA de La French Tech Polynésie que la thématique a été fixée. Comme pour tout projet, entreprise, association, ou rêve, l’argent est souvent au cœur de la réflexion. Mais pour Gaspard Toscan du Plantier, il s’agissait de commencer à décrire ce qu’est une startup : une entreprise nouvelle, innovante, à fort potentiel de croissance, dont le modèle économique n’est pas encore tout à fait ajusté. « La startup est un moment temporaire de la vie d’une entreprise, ce n’est pas une fin en soi. C’est quand on en sort qu’on a vraiment réussi car on est devenu une entreprise avec un modèle économique viable et qui gagne de l’argent. » La phase de validation, de développement, de commercialisation nécessite des dépenses largement supérieures aux revenus. D’où l’intérêt de lever des fonds. « Le financement d’une startup est perçu comme un pari risqué » mais un écosystème existe permettant de trouver les fonds nécessaires, comme l’explique Gaspard Toscan du Plantier.

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Comme pour tout pari risqué, les investisseurs doivent être séduits et croire au projet. Gaspard Toscan du Plantier, qui accompagne les entreprises avec des prêts ou des apports en capital, explique qu’il faut savoir « activer les bons leviers aux bons moments ». Différentes phases composent ces besoins de financement : la première peut simplement être la famille ou des prêts d’honneur avec Initiative Polynésie par exemple, la participation aux concours publics pour lever jusqu’à 5 millions de francs ; quand on passe à la création, ce sont plutôt les business angels que l’on sollicite ou les plateformes de financement participatif ou encore la Sofidep en tablant sur 10 à 50 millions ; viennent ensuite les étapes d’amorçage avec un capital risque, le « scaling » (ou mise à l’échelle) et enfin la maturité avec une éventuelle entrée en bourse ou un rachat, « on a le droit de rêver », temporise Gaspard Toscan du Plantier. Bref, des étapes clefs où il faut, à chaque fois, défendre son projet, le faire évoluer… Arthur Ceccaldi, fondateur de Hello Scoot’, raconte : « Plein de fois on m’a dit : ça, ce n’est pas possible, ça, ça n’existe pas, on ne financera pas… On s’est remis en question et le projet a évolué. » Pour Arthur Ceccaldi, ces recherches de financement ont permis d’ajuster son projet.

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Concernant le marché de Tahiti, souvent regardé comme trop petit, il est un parfait « laboratoire » pour tester ses idées. Si ça fonctionne ici, ça fonctionnera ailleurs. Et le challenge est immédiat. « Les investisseurs sont est très exigeants et c’est grâce à eux que vous grandirez. Il faut avoir en tête la recherche de la performance. C’est très à la mode de parler de la mission d’une entreprise, mais c’est une réalité, il faut répondre aux attentes des gens qui vous financent », précise Gaspard Toscan du Plantier, qui liste les prérequis pour réussir sa levée de fonds : avoir un dossier solide, une équipe projet cohérente par rapport aux objectifs à atteindre ; une offre de produits ou de services qui répond à de vrais besoins ; obtenir de premiers résultats qui confirment l’intérêt du projet.

Le directeur général de la Sofidep prévient ceux qui voudraient se lancer : « Le financement est risqué pour un investisseur car le taux d’échec est particulièrement élevé. » Croire en son projet et y mettre les moyens est la première des étapes. Après les paiements en ligne en Polynésie, cette conférence était la deuxième organisée par La French Tech Polynésie qui espère maintenir un cycle de conférences pour permettre aux gens d’être informés sur différents sujets et se faire un réseau. Une soixantaine de personnes, en présentiel et en distanciel, ont suivi la conférence de ce mercredi.