Le Pays a publié ce mercredi les « chiffres clés » du bilan social 2019 de l’administration, une des thématiques développées dans le rapport annuel de la présidence à l’Assemblée de la Polynésie française. Avec plus de 8 500 collaborateurs, les services et établissements publics administratifs du Pays ont gonflé de plus de 6% en un an. Une augmentation due, pour l’essentiel, a la multiplication des contrats aidés.
8 584 personnes. Ce sont les effectifs globaux des services et établissements publics administratifs (EPA) de la Polynésie au 31 décembre 2019. Un chiffre qui a de quoi faire bondir : à la même date, en 2018, cette même administration ne comptait que 8 083 collaborateurs. Soit une augmentation de 6,2% en un an. Le bond est encore plus marqué si on ne s’intéresse qu’aux services administratifs de la Polynésie : 5 930 agents contre 5 473 un an auparavant (+8,35%). Les établissements publics administratifs (le Centre hospitalier, mais aussi la Maison de la culture, l’IJSPF, le Conservatoire…) ont, eux, connu une hausse annuelle plus raisonnable, d’une quarantaine d’agents (+1,69%).
Certes, ce renforcement de l’administration vient compenser des baisses globales d’effectifs au cours de l’année 2018 (-6%) et plus globalement sur la dernière décennie. Mais le rebond a tout de même de quoi soulever des questions. Dans le compte-rendu du Conseil des ministres, le Pays parle pourtant d’une « stabilité des effectifs »… En pointant seulement vers les agents émargeant sur « postes budgétaires ». Ces effectifs (7 333 agents, au total, fin 2019) n’ont, effectivement, que peu augmenté l’année passée : +0,9% en un an.
428 agents « hors postes » supplémentaires en 2019
Ce sont en fait les agents recrutés « hors postes budgétaires » qui représentent le gros de l’accroissement : 1 122 agents, dont 428 supplémentaires en 2019, pour les seuls services administratifs du Pays. On trouve dans cette catégorie des agents non titulaires, quelques dizaines d’agents détachés de l’État, des volontaires au développement mais surtout des agents recrutés via différents dispositifs d’insertion professionnelle dont le fameux CAE. « Le nombre de contrats aidés sur les dispositifs d’insertion professionnelle est en augmentation en 2019″, reconnait le Pays. 942 de ces personnels contribueraient aujourd’hui à l’activité des services, avec « l’opportunité d’une expérience professionnelle pouvant parfois déboucher sur un recrutement temporaire ou permanent par le biais des concours », comme le détaille le gouvernement. Pas d’indication en revanche, sur les dépenses liées à ces contrats. La masse salariale de la Polynésie devrait quoiqu’il arrive être en augmentation : elle représentait en 2018 29,1 milliards de francs pour les services et 15,5 milliards du côté des EPA, dont 12,6 milliards pour le seul Centre hospitalier de Polynésie française.
L’administration de la Polynésie en chiffres
Divers par leur statut, les 8 584 collaborateurs de l’administration de la Polynésie le sont aussi par leur fonction. Ce sont dans les secteurs de la santé et de l’éducation, des transports et de l’équipement que la Polynésie embauche le plus. Pas de surprise, donc, si le métier d’infirmier pointe au premier rang avec 749 postes. Suivent les fonctions de secrétaire, d’aide soignant ou d’agent d’entretien. « Il existe ainsi 190 métiers dans l’administration », note le Pays. Les 10 plus représentés (ci-dessous) cumulent à eux seuls 56% des effectifs. Si cette répartition des rôle est plutôt stable d’année en année, il n’en reste pas moins que la fonction publique est en pleine évolution. Comme le relève le Pays, une féminisation est en cours depuis plusieurs années : les agents sur postes budgétaires étaient majoritairement des hommes voilà encore 10 ans (56%). En 2020, la parité absolue est atteinte (voire graphique en haut de page), et les recrutements sont majoritairement féminins. 1 457 agents proches de la retraite Autre évolution importante : celle de l’âge. « Plus de la moitié des effectifs (63.8%) de l’administration a plus de 40 ans et 1 457 agents sont ainsi éligibles au départ à la retraite sur les 10 prochaines années », pointe le gouvernement. Enfin, la fonction publique de la Polynésie se doit de couvrir tout le territoire du fenua. Si 77% des agents sont localisés dans les îles du Vent, ils n’y représentent que 6,2% des travailleurs salariés, d’après les chiffres avancés par le gouvernement. Cette part est plus forte dans les archipels. Singulièrement aux Australes, où les agents du Pays représentent plus de la moitié des emplois. |