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Les détails de l’affaire Honotua déballés à l’audience

Le procès de l’affaire « Honotua » s’est ouvert lundi matin à l’audience du tribunal correctionnel de Papeete. Dans ce vaste dossier politico-financier impliquant neuf prévenus et la société Alcatel Submarine Networks (ASN), les juges étudient les conditions de la passation du marché signé en 2008 pour 8,9 milliards de Fcfp entre l’Office des Postes et télécommunication (OPT) et la filiale de France Telecom ASN.

Dix prévenus étaient convoqués lundi matin devant le tribunal correctionnel de Papeete pour répondre des accusations de « favoritisme » et de « complicité de favoritisme » dans la passation du marché pour la mise en place du câble à fibre optique Honotua entre Hawaii et Tahiti. Parmi les nombreux prévenus se trouvent trois anciens présidents du conseil d’administration de l’OPT : Alphonse Teriierooiterai, Jean-Alain Frébault et Jean-Paul Barral. L’ancien ministre des Télécommunications Émile Vernaudon. L’ex-conseiller spécial de l’OPT Georges Puchon et deux consultants de l’OPT Jean-Claude Billy et Henri Savary. Et enfin deux ex-cadres d’Alcatel, Jean Godeluck et Georges Krebs, ainsi que la société Alcatel Submarine Networks en tant que personne morale.

Des faits qui remontent à plus de dix ans

Lundi, le juge a résumé le détail de cette affaire qui remonte à plus de dix ans. Des faits révélés aux enquêteurs par l’ancien « directeur spécial » de l’OPT, Jean-Paul Pistolet, mais aussi par l’actuel P-dg de l’office, Jean-François Martin. Jean-Paul Pistolet avait d’abord expliqué avoir été approché dans les années 2000 par l’ancien ministre de tutelle de l’OPT, Emile Vernaudon, et un ancien directeur régional d’Alcatel. Le ministre avait demandé de préparer un marché par bon de commande pour l’achat d’un câble sous-marin à 12 milliards de Fcfp auprès de la société Alcatel. Jean-Paul Pistolet affirme alors refusé et redirigé son ministre vers une « pré-consultation » auprès d’entreprises en mesure de réaliser un tel marché. Jean-Paul Pistolet et le président de l’OPT de l’époque, Alphonse Teriierooiterai, avaient alors été chargés de trouver plusieurs experts capables de rédiger un cahier des charges pour passer un appel d’offre.

Alcatel Submarine Networks seule en course

Curieusement les consultants recrutés par l’OPT, Henry Savary et Jean-Claude Billy, étaient d’anciens cadres d’Alcatel. Pourtant l’OPT avait décidé malgré tout en 2005, sur la base d’un rapport favorable de Georges Puchon, de lancer un appel d’offre restreint auquel avait répondu les trois sociétés Alcatel Submarine Networks, Nec et Tyco. Au dépouillement des offres en 2006, seule la société Alcatel Submarine Networks était présente et la société Tyco avait fait savoir qu’elle se retirait de la course en raison de la présence d’anciens d’Alcatel parmi les consultants de l’OPT… Le marché avait ensuite été signé en 2008 avec la société Alcatel Submarine Networks.

Une semaine de procès…

Sur la base de ces révélations, le juge d’instruction Philippe Stelmach et les enquêteurs parisiens de la brigade financière (DNIF) ont effectués plusieurs perquisitions et auditions en 2009 parmi les anciens responsables politiques en place, les cadres de l’OPT et de la société ASN. Pendant toute une semaine, les trois juges du tribunal correctionnel vont donc entendre les explications des neuf prévenus sur les conditions opaques de la passation de cet énorme marché public.

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1 Commentaire

  1. Iritahua
    2 février 2016 à 6h07 — Répondre

    Il est temps de faire un grand nettoyage de tous les mangues pourries du Territoire.

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