La deuxième journée du procès de l’agression de Sandy Ellacott en 2015 à Bora Bora s’est ouverte mercredi sur l’audition des deux autres victimes de l’affaire : la petite-amie de Sandy et son amie. Un moment difficile pour les deux jeunes femmes, qui n’ont pas pu retenir leurs larmes en évoquant les faits.
Intense émotion mercredi matin à l’ouverture du deuxième jour du procès de l’agression mortelle de Sandy Ellacott devant la cour d’assises de Papeete. La matinée a été consacrée à l’audition de la petite-amie et de l’amie de Sandy, présentes le soir des faits il y a deux ans et demi à Bora Bora.
L’amie du couple a été entendue en premier. Victime d’une crise de panique et d’asthme au moment de l’agression, ses souvenirs étaient épars mais font partie « du pire cauchemar de (sa) vie ». Elle a indiqué à la barre avoir vite compris que la rencontre avec le principal agresseur, Henri Tehaurai, allait mal tourner. « Un mauvais pressentiment », selon la jeune femme. De la partie la plus violente de l’agression, la jeune victime s’est souvenue avoir vu pleuvoir une dizaine de coups de poings et une dizaine de coups de pieds sur Sandy Ellacott. Selon ses déclarations, Henri Tehaurai a crié à plusieurs reprises « maintenant tu sais qui je suis ». « Je n’osais même pas le regarder tellement il me faisait peur », se souvient la jeune femme. C’est elle qui a réussi, tant bien que mal, à chercher du secours. A la barre, elle a difficilement évoqué l’état de Sandy : « il y avait du sang qui sortait de partout, j’ai su qu’il n’allait pas s’en sortir, il a fait ce bruit que j’ai déjà entendu auparavant ». La jeune femme a en effet expliqué avoir perdu son compagnon il y a quelques années, à la suite d’une agression aux Etats-Unis.
« Ce n’est pas une vie qu’il a pris, c’est la vie de toute sa famille, c’est juste un acte égoïste »
L’épreuve de l’audience devant la cour d’assises a également été très difficile pour la petite-amie de Sandy Ellacott. La jeune femme a répété à plusieurs reprises ne pas comprendre comment tout était arrivé, évoquant son compagnon « peace and love, toujours à aider les autres ». La jeune fille a indiqué que le soir de l’agression, Sandy et elle s’étaient arrêtés près de Henri Tehaurai car ils pensaient qu’il avait besoin d’aide. Elle s’est rappelée « des chocs tellement violents » des voitures qui les poursuivaient. C’est elle qui a demandé à Sandy de s’arrêter pour pouvoir calmer la crise de panique de son amie. Les violences ont ensuite débuté : « il le frappait et j’entendais Sandy dire : arrêtes laisse moi ». La jeune femme a rappelé qu’elle avait tenté de protéger Sandy, mais qu’elle avait « été trainée comme un sac poubelle » par les cheveux. Impossible pour la jeune fille de se rappeler à combien de reprises, et par qui, elle et Sandy avaient été frappés. « Je voulais juste protéger sa tête », a indiqué la victime. Très émue, la jeune femme a conclu : « ce n’est pas une vie qu’il a pris, c’est la vie de toute sa famille, c’est juste un acte égoïste ».