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Les douanes ou le sas de sécurité de la Polynésie

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Ce vendredi les douanes ont tiré le bilan de l’année 2019 en matière de saisie de stupéfiants, de contrefaçons, de viande de tortue, mais aussi sur les taxes à l’importation qui viennent gonfler les caisses du Pays. Nouveauté, un numéro vert est mis à disposition de la population afin que celle-ci puisse renseigner les douanes sur des affaires de stupéfiants.

« La douane, c’est l’administration de la protection de la population » indique d’emblée le directeur régional des douanes en Polynésie, Jean-François Tanneau. Et la protection de la population, la douane s’y attelle avec succès, notamment en matière de lutte contre le trafic de stupéfiants qui est « sa mission première ». À ce titre, 2019 a été une année record de saisie d’ice avec 11,7 kilos, « le double de la quantité saisie sur les 10 dernières années », précise Jean-François Tanneau.

Pour autant l’ice n’est pas la seule drogue dans la mire des hommes des douanes. Il y a aussi le paka, dont une centaine de kilos a été saisie ces trois dernières années, en majeure partie à bord des goélettes en provenance des îles. Il ne faut pas oublier le nerf de la guerre qui est l’argent. Le trafic d’ice générant énormément d’argent, les services des douanes scrutent avec attention les flux financiers douteux, notamment aux frontières.

Les trafiquants, dont certains ne sont pas dépourvus de matière grise, pourraient être tenté d’utiliser des cryptomonnaies pour contourner la surveillance douanière. Mais là aussi la douane a prévu le coup. « Pour ce genre de monnaie, on a une cellule de cyber douane à Paris qui surveille ces flux et qui nous font des études particulières. »

Le 89 400 256 pour dénoncer les trafiquants de drogue

En outre, les trafiquants vont avoir de plus en plus de mal à importer des substances illicites, puisque du nouveau matériel de détection va bientôt venir s’ajouter à l’arsenal des douaniers. Des caméras endoscopiques qui permettront de visualiser les moindres recoins des containers, mais aussi des capteurs de particules Raman capables de détecter des matières dangereuses, des stupéfiants, des explosifs ou des produits chimiques.

Si cette technologie va faciliter grandement le travail de la douane, les 130 hommes qui œuvrent en son sein ont aussi besoin de la population pour endiguer le fléau qu’est l’ice. Un numéro vert a été mis en service, le 89 400 256, qui permettra aux citoyens de contacter la douane. « On a besoin que la population nous appelle si elle a des renseignements à nous communiquer sur des affaires de stupéfiants », assure le directeur des douanes.

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Si la mission première de la douane est la lutte contre le trafic de stupéfiants, elle ne se limite pas pour autant à celle-ci. Contrefaçons, cigarettes, viande de tortue etc… font aussi partie de son quotidien. Ainsi en 2019 ce sont 39 kilos de viande de tortue qui ont été saisis, 135 000 cigarettes chinoises sur les trois dernières années, quant à la contrefaçon ce sont 5 000 objets qui ont été détruits, dont pas mal de jouets et des habits.

Si la douane a dans son collimateur ceux qui sont hors des clous, elle n’est pas seulement un outil de répression. Elle participe aussi largement à la vie économique de la Polynésie, car les taxes à l’importation reversées au Pays représentent environ un tiers de son budget.

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