La ministre de l’Education et de l’enseignement supérieur, Nicole Sanquer, a ouvert, mercredi matin, la sixième édition du concours ‘orero de la circonscription des Centres de Jeunes Adolescents. La pratique de l’art oratoire par les plus jeunes s’inscrit dans la politique éducative de valorisation des langues polynésiennes.
Pas moins de 13 élèves des différents archipels ont pu ainsi déclamer un poro’ira’a, un pehepehe, un paripari ou un fa’ateni. L’art oratoire qu’est le ‘orero peut être un formidable moyen de développer la confiance en soi. Celle-ci est nécessaire pour la réussite scolaire et sociale à laquelle ils aspirent. De plus, la politique éducative de valorisation des langues polynésiennes et du plurilinguisme doit prendre en compte le fait que les enfants grandissent dans des environnements familiaux et sociaux où ils entendent les langues polynésiennes, sans forcément toujours les parler eux-mêmes, et le français. Il convient de prendre appui sur ce plurilinguisme ambiant en le valorisant et l’articulant à un enseignement méthodique des langues, de façon coordonnée avec celui du français et de l’anglais. Il appartient à chacun des acteurs du système éducatif de valoriser autant que faire se peut, ces pratiques langagières qui fondent les spécificités de la Polynésie française et enrichissent l’élève. L’art oratoire y participe grandement. D’autre part, le traitement des difficultés scolaires peut passer par la mise en place de dispositifs spécifiques, notamment les Centres de jeunes adolescents qui peuvent accueillir temporairement des élèves en voie de déscolarisation et/ou de désocialisation, et qui ont épuisé toutes les possibilités prévues par les dispositifs d’aide et de soutien au collège. La Polynésie française compte parmi ses structures scolaires du premier degré une structure spécifique : les Centres des Jeunes Adolescents (CJA). Les CJA sont des structures scolaires communales à l’instar des écoles primaires, et ont été créées par la Polynésie française en 1980. L’objectif était d’accueillir des élèves en difficulté scolaire, âgés d’au moins 13 ans, afin de faciliter, par une approche préprofessionnelle des apprentissages et un renforcement de l’acquisition des fondamentaux, leur insertion sociale dès 16 ans. La Charte de l’éducation, dont l’actualisation est en cours, invite les CJA à proposer aux jeunes adolescents qu’ils accueillent une qualification de base (de type CAP), ainsi que des dispositifs de lutte contre l’illettrisme et le décrochage scolaire.
D’après communiqué.