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Les entrepreneurs polynésiens en visioconférence avec le ministère des Outre-mer

Max Dubois, récemment nommé conseiller spécial du ministre délégué aux Outre-mer Jean-François Carenco, était mercredi soir l’invité d’une visio-conférence organisée par la branche polynésienne de R&Dom – République et développement Outre-mer – un think tank proche d’Emmanuel Macron. Au cours d’une séance de questions-réponses, il a exprimé le souhait du ministère de voir les entrepreneurs « co-construire » avec l’État et le Pays de nouvelles filières, rassuré sur la pérennité de la défiscalisation nationale et le soutien aux exports polynésiens ainsi qu’aux projets d’infrastructures.

Environ 150 personnes étaient rassemblées mercredi soir à la présidence pour une visio-conférence avec le nouveau conseiller spécial du ministre délégué aux Outre-mer, Jean-François Carenco. L’événement était organisé par R&Dom Polynésie, antenne locale de ce think tank que Max Dubois, qui fut l’un des conseillers Outre-mer durant la campagne d’Emmanuel Macron en 2017, avait fondé l’année suivante. Il en a quitté la tête pour prendre ses fonctions au ministère.

R&Dom, qui se veut « républicain et apolitique » est constitué en association loi de 1901 et son objet premier est la lutte contre les inégalités et la vie chère dans les territoires ultramarins. Au fenua, R&Dom est présidé par Poema Tang-Pidoux, entrepreneuse et ancienne juge-commissaire au tribunal mixte de commerce.  Elle était accompagnée de Philippe Bercegol, qui préside R&Dom pour la région Pacifique dans son ensemble. Parmi les invités, malgré le lieu, pas de président du Pays ni de ministres, mais plusieurs élus comme Antonio Perez, Teura Iriti, plusieurs membres de la CCISM dont son président d’honneur Jules Changues, le président du Cesec Eugène Sommers, et de nombreux chefs d’entreprise dont le président du Medef, Frédéric Dock.

Au programme, le développement économique de la Polynésie française. Max Dubois a assuré l’assistance que Jean-François Carenco est « extrêmement sensibilisé sur ces questions » et repris la formule « Vous êtes des Français à part entière et pas des Français entièrement à part ». Mais, concernant la Polynésie, il y a des chiffres « qui l’inquiètent », notamment son « hyper dépendance aux importations » car la Polynésie produit moins de 5% de ce qu’elle consomme, la prépondérance de l’économie tertiaire (85% de l’activité) et les 35% d’emplois dans la fonction publique. Pour mitiger ces déséquilibres, le ministère des Outre-mer avait deux messages aux entrepreneurs : « nous voulons être efficaces, et efficaces à court terme » et « vous êtes les forces vives sur lesquelles nous devons compter ». Un discours moins enflammé qu’avant son arrivée au ministère ; pour cette première prise de contact, personne hier soir n’a souhaité s’appesantir sur la question des positions dominantes et des rentes de situation.

Max Dubois a insisté sur la nécessaire « co-construction » de la relance économique. Comme Emmanuel Macron lors de sa visite au fenua en juillet 2021, le ministère souhaite que les forces vives de l’économie locale s’inscrivent dans de nouvelles filières à déterminer, de façon réaliste et non pas « incantatoire ».

Durant la session de questions-réponses, Max Dubois a rassuré les entrepreneurs sur la pérennité de la défiscalisation nationale, tout en reconnaissant que le montage des dossiers polynésiens est pénalisé par « l’absence de technostructure ». Il a évoqué la pêche hauturière encore peu développée dans notre ZEE, ou encore la possibilité de valoriser le cocotier au-delà du coprah à faible valeur ajoutée. Il a aussi confirmé la volonté du gouvernement d’accompagner les chefs d’entreprise dans la découverte de marchés extérieurs pour les savoir-faire polynésiens, de la perle de Tahiti au Swac. Enfin il a reconnu que les besoins en infrastructures de la Polynésie dépassent de loin ses capacités financières, et qualifié de « scandale » le feuilleton de l’attribution de la concession aéroportuaire de Tahiti-Faa’a, qui est pour le ministre une « priorité ».