Dans une tentative de ralentir la propagation du coronavirus, Donald Trump a annoncé ce mercredi que le pays fermait ses frontières à tout voyageur non citoyen ou non résident ayant séjourné en Europe dans les deux semaine précédant le voyage, à compter de vendredi minuit pour une durée de 30 jours. Ce qui va poser un gros problème aux compagnies aériennes qui desservent Tahiti.
Dans un discours donné en direct depuis le Bureau ovale, Donald Trump a annoncé ce mercredi que les États-Unis suspendaient pour 30 jours l’entrée sur leur territoire de tout voyageur étranger en provenance de 26 pays d’Europe. Seuls les citoyens américains seront autorisés à rentrer dans le pays. Ils seront examinés à leur arrivée et pourront être mis en quarantaine. Les États-Unis comptent à ce jour plus de 1 200 cas de coronavirus et plus de 30 décès, selon le Washington Post.
Une annonce qui tombe alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) vient de requalifier le coronavirus en « pandémie » mondiale, avec 115 000 personnes touchées dans le monde. Mais l’OMS, qui a déploré par ailleurs le manque de préparation de certains pays, déclare que « de telles restrictions peuvent avoir pour effet d’augmenter la peur et la stigmatisation, avec peu de bénéfice pour la santé publique. »
Le président américain a indiqué aussi qu’il demandera au Congrès des mesures en faveur des petites entreprises qui seront affectées par la situation, comme des reports d’échéances fiscales ou des prêts à taux d’intérêts bonifiés. En revanche, aucune mesure en faveur des patients qui devront s’adresser au système de santé américain, notoirement hors de prix, n’a été annoncée.
Toute l’Europe concernée, mais pas le Royaume-Uni
Cette mesure, qui prend effet à minuit vendredi soir (18 heures en Polynésie française), est limitée aux personnes en provenance des 26 pays signataires de l’accord de Schengen, ne s’applique pas aux voyageurs en provenance du Royaume Uni, où 480 cas de coronavirus ont été détectés et 8 personnes sont décédées.
Le 31 janvier dernier, avec 6 cas déclarés, les États-Unis avaient déjà restreint l’entrée des voyageurs en provenance de Chine, une mesure qui ne s’appliquait pas aux citoyens des États-Unis et aux résidents titulaires de carte verte. Les personnes en provenance de la province de Hubei, où l’épidémie s’est déclarée en premier, devaient se plier à une « quatorzaine » obligatoire. Ceux qui revenaient d’autres régions de Chine devaient, eux, subir un test à l’arrivée et rester confinés chez eux pendant 14 jours. Quelques jours plus tard, ces restrictions étaient étendues à l’Iran et d’autres pays asiatiques où le coronavirus étaient apparu. Elles vont désormais s’appliquer aux citoyens et résidents américains qui rentrent de la plupart des pays européens.
Les compagnies aériennes qui desservent la Polynésie vont-elles être clouées au sol ?
Contactés peu de temps après cette annonce, les responsables d’Air Tahiti Nui et d’Air France ne souhaitent pas s’exprimer avant demain, le temps d’y voir plus clair. Mais pour eux, ces restrictions s’appliquent aussi aux passagers en transit.
L’intervention de Donald Trump :
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) March 12, 2020