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Les femmes et les violences : donner de la cohérence à l’accompagnement et à l’éducation

©CP/Radio1

Mardi était la journée consacrée aux violences pour la 14e Conférence triennale des femmes du Pacifique. Entretien avec Cathy Chambon, responsable de la circonscription de Moorea de la DSFE, qui a découvert chez nos voisins du Pacifique des axes de travail intéressants.

Qu’est-ce qui, pour vous, ressort de cette deuxième journée de la Conférence triennale des femmes du Pacifique, consacrée plus spécifiquement aux violences ?

« Ce qui a été intéressant c’est qu’on s’est plutôt basé sur des expériences positives, ça a un peu changé l’approche, plutôt que de revenir sur des diagnostics qui sont déjà connus puisqu’ils avaient été faits à la 13e Conférence. Si on doit en faire d’autres, il s’agit de la nature des violences. On parle beaucoup des violences physiques parce qu’on a des chiffres judiciaires, mais on parle peu des violences liées au harcèlement, par exemple, ou encore des violences psychologiques. Cela permettrait de définir des axes de travail. »

« Il y avait une expérience sur la prévention dès l’école primaire voire même maternelle et ça, c’est vraiment important parce que c’est fait pour travailler sur les représentations. C’est déjà dans les rapports filles-garçons et dans les représentations du rôle et de la place de chacun que peuvent se réduire les inégalités. Et ces programmes sont inscrits dans le programme de l’Éducation, les enseignants sont formés. L’idée est à retenir, parce qu’on est sur des inégalités qui sont fondées sur des rapports de pouvoir. Il faut déconstruire pour reconstruire. Bien sur il faut travailler sur l’axe enfants, mais aussi l’axe parents.»

Quelles expériences vous ont-elles semblé intéressantes ?

« Celles sur le parcours d’accompagnement de la personne victime de violences, notamment aux îles Salomon, où toute la prise en charge va se mettre en place à partir du moment où la violence est dévoilée : la victime, qu’ils appellent aussi la survivante, va être accompagnée sur différentes dimensions, juridique, économique, sanitaire. Alors que nous, si on doit comparer, on a des forces vives, des associations, des services publics, mais tout reste cloisonné, il manque cette dimension de la cohérence de l’accompagnement du début jusqu’à la fin. »

Quelles conséquences les violences envers les femmes ont-elles sur les enfants ?

« Les violences conjugales ont un impact qu’on ne peut plus négliger sur les enfants. Souvent, le discours c’est ‘quand on se dispute ou qu’il y a de la violence, c’est jamais devant les enfants’ ou ‘les enfants ne sont pas touchés’. Et en fait, aujourd’hui il y a assez de recherches notamment en neurosciences, pour se dire que même si l’enfant ne voit pas, il peut entendre et le trauma est le même. Il faut faire prendre conscience aux parents que même si les enfants ne voient pas, ils restent traumatisés et blessés, et ils vont se construire en apprenant que la norme, c’est la violence. Et après c’est la reproduction de la violence. Pour moi c’est fondamental, et c’est pour ça que l’action doit être centrée sur l’enfant. Et la deuxième chose qui est fondamentale, c’est qu’il faut déconstruire le rapport amoureux. Parce que être jaloux, ce n’est pas une preuve d’amour. Et malheureusement, c’est souvent avancé comme tel. »

La journée de mercredi a été consacrée au thème de la « justice climatique », ou la place de la femme dans le développement durable, sur lequel Radio1 reviendra très vite, ainsi que le bilan de ces trois journées de rencontres qui sera tiré jeudi. Le 4 mai, les ministres en charge de l’égalité hommes-femmes se réuniront en visio-conférence pour valider les conclusions et renouveler leurs engagements en faveur des droits des femmes océaniennes.

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