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Les ferries entre Tahiti et Moorea font le plein


Plusieurs milliers de personnes sont attendues ce week-end de Pentecôte à bord des liaisons maritimes entre Tahiti et Moorea. Après avoir souffert du confinement, les compagnies de transports Aremiti et Terevau ont observé des afflux exceptionnels de passagers pendant les longs week-ends du mois de mai. Et vont encore rajouter des rotations ce lundi.

« On sent que les gens ont envie de s’évader » sourit Manu Paquier. La responsable des opérations commerciales de Aremiti doit gérer, ce week-end encore, d’importantes réservations. Après un mois d’avril atone, confinement oblige, les liaisons entre Tahiti et Moorea ont fait l’objet d’une ruée à partir du 29 avril. « Dès l’allègement du confinement, et de la libre circulation entre les deux îles, ont a eu beaucoup de demandes », explique-t-elle. 1er mai, 8 mai, Ascension… L’enchaînement des longs week-ends a aidé à attirer des Tahitiens vers l’île sœur. « Mais même quand il n’y a pas eu de jours fériés, il y a eu du monde », reprend Manu Paquier, qui compte par exemple plus de 5000 passagers transportés entre vendredi 22 et dimanche 24 mai sur l’Aremiti 2, bien au dessus de la moyenne habituelle.

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Une affluence qui a obligé la compagnie, comme son concurrent Terevau, à rajouter des rotations entre Tahiti et Moorea tous les dimanches du mois de mai. Et ce long week-end de Pentecôte ne fait pas exception : dix voyages sont prévus, côté Aremiti, ce lundi.

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Des pics d’affluence, donc, malgré l’absence de touristes extérieurs. La suspension des vols internationaux, « on en souffre moins que beaucoup d’autres entreprises », note Manu Paquier. Du moins du côté Aremiti : le groupe Degage compte aussi des agences de voyages qui sont touchées de plein fouet par la fermeture du ciel. « La priorité du groupe c’est de préserver les emplois, même si c’est une période difficile aujourd’hui » note la responsable d’exploitation.

 

La mise en service du Terevau Piti reportée de quelques mois


Du côté de Terevau, on constate aussi de bons chiffres le week-end. Mais la fréquentation « est en dessous de la normale pour les travailleurs », comme l’explique le directeur général Tino Fa Shin Chong. « Peut-être certains ont perdu leur activité ou n’ont pas encore repris, mais le fait est qu’on est à un niveau bas en semaine », pointe-t-il. La crise a bien sûr pesé sur la société de transport. « D’autant que nous sommes les seuls à avoir maintenu des rotations tous les jours pendant tout le confinement », appuie son directeur.

Comme pour Aremiti, la crise a fragilisé économiquement l’entreprise. Mais pas question de revenir sur les investissements déjà lancés : « Notre nouveau ferry est bien commandé et est en construction », rappelle le directeur. Le Terevau Piti, navire de 78 mètres conçu pour accueillir jusqu’à 675 passagers, 375 tonnes de fret, 65 véhicules et 10 poids-lourds, doit renforcer la concurrence et les capacités de transport sur la ligne Tahiti – Moorea mais aussi effectuer des rotations vers et au sein des îles-sous-le-Vent. La société espérait mettre ce « Ropax » (navire roulier accueillant aussi des passagers) en service dès janvier 2021. « Cela devrait être décalé de deux ou trois mois », confie Tino Fa Shin Chong, qui rappelle que l’Espagne, où sont situés les chantiers navals qui construisent le navire, a été durement touché par l’épidémie.