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Les Fills Monkey tapent dans le mille au Grand théâtre

Photos Charlie Réné / Radio1

Dans une salle archi-comble et ultra-motivée, les Fills Monkey ont su mettre les spectateurs au diapason de leurs délires musicaux, de leur poésie burlesque et surtout de leurs rythmes endiablés hier soir au Grand théâtre. « Ce soir c’était magique, on a pris un pied phénoménal », assure le duo de batteurs qui promet de revenir au fenua au plus vite.

Pas un seul mot de prononcé, mais un dialogue permanent, une communion festive entre deux showmen et le public de Tahiti. C’était la promesse des Fills Monkey, largement tenue, hier soir au Grand théâtre. La représentation, unique au fenua, de ce duo « humorythmique » avait attiré pas moins de 800 personnes. Dans la salle, des musiciens, percussionnistes notamment, des curieux et beaucoup de familles qui avaient entendu parler de ces deux batteurs français, qui ont chacun écumé les scènes des grands festivals avec différents groupes avant de tenter le pari d’une scène commune. Un pari payant, puisque leur duo formé il y a près de 20 ans, s’est voyage aujourd’hui partout en France, en Europe, et jusqu’en Asie ou en Amérique du Nord, au gré des tournées et des invitations dans les rendez-vous de musique ou de rire. Le Pacifique, à Nouméa puis à Papeete, c’était une première fois organisée par SA Productions, en partenariat avec Radio1 et Tiare FM. Une première fois dont on se souviendra longtemps, d’in côté et de l’autre des cymbales.

Duo de rockstars ou Laurel et Hardy ?

Car tout le succès de We Will Drum You, le nom de ce spectacle, repose dans ce cocktail savamment dosé de rythmique, de musique et de zygomatique. Yann Coste et Sébastien Rambaud alternent les solos de batterie endiablés et les échanges burlesques et décalés, ils dégainent des guitares, raquettes, instruments de cuisine ou de bricolage, des sabres, même, quand ce ne sont pas des baguettes de toutes tailles, et offrent au public, qui tente de suivre le rythme, des moments de répit tout en mélodie et en poésie. En un clin d’œil complice, les Fills Monkey passent d’un duo de rockstars déchainés en Laurel et Hardy de la musique, semblant découvrir chaque son, chaque objet, chaque instrument qu’ils maitrisent finalement à la perfection. « Il y a le divertissement, il y a le côté instrumental qui est monstrueux, et il y a surtout la synchro des deux batteurs qui est encore plus difficile », salue Thierry Baudoin, batteur de Lolita Rock, qui avait déjà croisé les deux showmen dans une « toute petite salle » parisienne voilà une dizaine d’années.

Mais si We Will Drum You devait se résumer à un mot, ce serait le partage. De la première à la dernière minute, les deux batteurs incluent les spectateurs dans leur délire, s’en servent de métronome, de caisse de résonnance, de loop machine ou même de chorale. Quant il n’est pas invité à chanter ou taper en rythme, le public a les bras levés ou la tête qui bouge au rythme de grands classiques pop-rock, esquissés à la batterie ou parfaitement recréé sur des instruments électroniques ou acoustiques, quoiqu’il arrive uniques.

Des rencontres et des vocations

Un  partage qui avait commencé bien avant la représentation. Contacté par le père d’une jeune fan, Jolene, très douée à la batterie et qui s’est même qualifiée tout récemment pour la finale du concours internationale « Hit Like A Girl ! », le duo n’a pas hésité un instant à l’inviter voire les préparatifs du spectacle dans les coulisses du Grand théâtre. L’occasion d’échanger quelques coups de baguettes sur scène avec Sébastien Rambaud, et prendre le temps de discuter musique et pourquoi pas carrière. À la sortie du show, la jeune fille de 9 ans a « le sourire aux lèvres et des étoiles dans les yeux », mais elle n’est pas la seule à faire la queue pour une photo avec le groupe. « Mon fils, il n’avait jamais parlé de batterie, mais j’ai l’impression que ça va très vite arriver », sourit un père de famille, pas complètement rassuré par cette perspective. Les Fills Monkey, groupe qui créé des vocations ? « J’espère, répond Yann Coste. L’idée en tout cas, ça a toujours été d’emmener le public, de vraiment le rencontrer ».

Jolene, 9 ans, jeune batteuse qualifiée pour la finale du concours international « hit like a girl », qui a pu passer près d’une heure avec Sébastien Rambaud avant le spectacle. ©Michael Roponus

L’interaction, ADN des Fills Monkey

Raison pour laquelle les deux clowns musicaux, à peine remis d’une performance très physique, se ruent à la sortie du Grand théâtre pour aller échanger directement avec les spectateurs. L’échange, « ça fait vraiment partie de l’ADN de ce qu’on fait : on a monté ce spectacle parce qu’on sentait les gens réagir », rappelle Yann Coste. « À la base c’était une démo de batterie, on avait des geeks de batterie devant nous, c’était bien mais bon… Et puis on a fait un gag et on a entendu les gens rire. Et on s’est dit : on va juste utiliser le rythme pour créer une interaction avec les gens ». Hors de question, donc de laisser les spectateurs partir sans offrir quelques selfies, échanger enfin quelques mots et promettre de revenir pour un prochain show. « Ce soir c’était magique, reprend Yann, jamais trop loin de son compère Sébastien. On a pris un pied phénoménal ». Ça tombe bien, le public aussi.

 

 

 

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