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Les « fourmis rouges » du Tapura en force à Mamao

©Tapura Huiraatira/FB

Le congrès du Tapura a réuni près de 5 000 militants à Mamao samedi pour un bilan de la mandature, un survol du programme électoral,  et surtout la présentation des personnalités qui composent la liste des territoriales. Une « liste des maires », qui seront 30, sur les 42 que compte le parti, à briguer un siège à Tarahoi.

La marée rouge et blanc qui a déferlé sur le parc expo de Mamao voulait faire la démonstration que le Tapura est capable de diriger la Polynésie pour les cinq prochaines années, malgré la brèche ouverte par les élections législatives de 2022. Le président du Pays a rendu hommage aux « fourmis rouges » du Tapura, et à ses 42 tavana sur qui il mise pour les scrutins d’avril. Pour Édouard Fritch, c’est leur absence sur les listes des législatives qui est grandement responsable du cuisant échec de 2022. « Je ne dis pas que c’est ce qui va nous faire gagner, mais ce sera un élément essentiel. Les gens ne sont pas attirés par le vote lorsqu’il faut aller voter pour des gens qu’ils ne connaissent pas. »

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Il est donc plus rapide de faire la liste des tavana qui ne seront pas sur la liste, en raison du nombre de candidats dans leurs sections ou du nécessaire respect de la parité : ceux de Anaa, Arutua, Fangatau, Fatu Hiva, Hikueru, Napuka, Nukutavake, Pukapuka, Takaroa, Tubuai, Tumaraa, et Ua Huka. Trois des ministres actuels ne seront pas candidats non plus : Yvonnick Raffin, Naea Bennett, et Jacques Raynal, absent samedi, qui avait déjà indiqué son intention de se retirer de la vie publique. On connaît donc les 73 candidats, mais ce n’est que jeudi prochain à l’issue du conseil politique que l’on connaîtra leur ordre de présentation.

Cette liste comporte 73 noms, mais l’ordre exact d’apparition sur la liste définitive du Tapura, qui doit alterner hommes et femmes, ne sera connu que jeudi prochain. En rouge, les 30 maires qui seront candidats.

Le Tavini, « ne soyons pas dupes, ce n’est pas un parti inoffensif »

Édouard Fritch a réaffirmé l’attachement du Tapura à la France, « nation protectrice et bienveillante » : « Il nous faut continuer à bénéficier du soutien de l’État pour continuer notre transformation » vers une société plus équitable, et il a mis en garde contre les sirènes indépendantistes : « Nous voulons rester français, et bénéficier d’une large autonomie. Le Tavini est une voie sans issue qui nous conduira inexorablement vers l’indépendance, un chemin irréversible vers la pauvreté et l’instabilité. Ne soyons pas dupes, ce n’est pas un parti inoffensif. » Est-il plus inquiet après l’annonce de Moetai Brotherson qui entend briguer la présidence au nom du Tavini ? Édouard Fritch répond : « Je ne sais pas, je n’y ai pas pensé, ce qui me préoccupe c’est l’avis de son patron.»

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Un dualisme autonomie/indépendance qui permet d’évacuer la question de l’éclatement du camp autonomiste, et de dire à ceux qui seraient tentés de s’écarter du chemin rouge et blanc qu’ils sont hors sujet et presque traîtres à la cause: « Je trouve qu’il y a beaucoup trop de haine, de critiques, ‘Édouard est mauvais, Édouard ceci, Édouard cela’, ce n’est même pas l’intérêt du Pays qui est mis en avant, c’est vraiment un règlement de comptes de la part d’anciens de chez moi, que j’ai portés au plus haut, vice-président, député, sénateur… »

Un programme en 5 « piliers »

Le slogan de cette campagne, « Ensemble, pour un avenir meilleur », est sous-titré « stabilité, proximité, expérience ». Le programme, contenu dans un livret qui a commencé à être distribué samedi, est basé selon Édouard Fritch sur les rencontres avec la population depuis le début de l’année. Et les préoccupations des Polynésiens n’ont rien à voir avec le statut (« Tout le monde s’en fout ») et tout à voir avec l’économie, dit-il : vie chère, emploi, foncier, logement.

Le programme est organisé en cinq grands « piliers » : construire une société équitable, soutenir la jeunesse, les entreprises et les associations, améliorer le vivre-ensemble, renforcer les autonomies alimentaire et énergétique et protéger l’environnement, et soutenir équitablement les archipels. Chaque chapitre met en regard ce qui a été fait et ce qui reste à faire.

Édouard Fritch reconnaît l’urgence ; le bilan du Tapura, aussi bon soit-il,  n’est selon lui « pas suffisant pour gagner en avril » : « il faut que les familles mangent ». C’est donc la lutte contre la hausse des prix qui lui tient le plus à cœur, dit-il.

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