INTERNATIONALSOCIÉTÉ Les Français de plus en plus « durs » avec les pauvres Laurent Bitouzet 2014-09-11 11 Sep 2014 Laurent Bitouzet © MAXPPP © MAXPPP LA BASCULE – Désormais, un Français sur deux porte un regard sévère sur les chômeurs et les bénéficiaires de minimas sociaux. Vis-à-vis des plus modestes, la bienveillance des Français a fait place à la défiance. C’est ce qui ressort d’une étude du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) dévoilée par 20 minutes et à laquelle Europe 1 a également eu accès avant sa parution. Explications. >> LIRE AUSSI – Ces Français qui vivent avec 5,60 euros par jour L’opinion divisée. « Jusqu’en 2008, le regard des Français sur les plus démunis se partageait entre deux-tiers de ‘compatissants’ et un tiers de ‘critiques’, désormais c’est 50/50 », a expliqué à Europe1 Régis Bigot, l’auteur de l’étude qui dirige le département Conditions de vie et aspirations au Crédoc. Pourquoi cette bascule en 2008 ? Inédit, ce « durcissement » de l’opinion depuis 2008 peut s’expliquer par plusieurs facteurs, selon Régis Bigot : la crise et l’impression pour les classes moyennes de ne plus arriver à joindre les deux bouts et d’évoluer dans un système « injuste », bien sûr, mais aussi le discours politique ambiant durant la législature de Nicolas Sarkozy. >> LIRE AUSSI – Le gouvernement remanie la carte de la pauvreté Les aides aux familles modestes, sujet sensible. A croire l’étude, les Français semblent de plus en plus sceptiques quant au modèle social de l’Etat-Providence. La « crispation » est particulièrement spectaculaire concernant les aides à apporter aux familles modestes. Relativement stable jusqu’en 2009, l’opinion s’est entièrement retournée entre 2008 et 2014. Désormais, les Français sont 63% à estimer que « les aides aux familles qui ont des enfants sont suffisantes ». En 2008, ils n’étaient que 31% à penser ainsi. >> LIRE AUSSI – C’est statistique, les Français sont un peu moins riches Les plus riches divisent aussi. « D’autres indicateurs attestent d’une opinion plus ouverte au libéralisme », relève Régis Bigot. Ainsi, si 71% des Français souhaitaient une plus grande redistribution des richesses en 2012, ils ne sont plus que 55% à le vouloir en 2014. Là encore, le contexte politique n’est pas étranger à cette volatilité de l’opinion et, en l’occurrence, l’arrivée de la gauche au pouvoir. Source : Europe1 Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)