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Les habitants de Orofara inquiets pour leur avenir

L’entrée du village © Tamara SENTIS

Les habitants du village de Orofara ont fêté, dimanche, la journée mondiale de la lèpre et les 102 ans de la léproserie. L’occasion de célébrer l’histoire de leur lieu de vie mais aussi d’évoquer les difficultés à venir pour ses habitants. Orofara étant un terrain domanial, les habitants redoutent d’être contraints par le Pays de quitter leurs logements …

De la léproserie de Orafara, il ne reste aujourd’hui plus grand-chose. Quelques bâtiments délabrés, une vingtaine de maison vétustes et six anciens lépreux arrivés à Orofara à l’époque où les malades étaient parqués en raison des risques de contamination. Orofara est aujourd’hui une vallée presque comme les autres, où vivent 28 familles, toutes descendantes de lépreux du village. Seulement voilà, les terres sur lesquelles a été construite la léproserie appartiennent toujours aux Pays. Une inquiétude pour les habitants qui craignent d’avoir à quitter Orofara une fois les derniers lépreux décédés. Pour Titaua Manafenuaroa, président de l’association Te Ui Taure’a No Orofara, cette incertitude est une véritable épée de Damoclès.

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En attendant que le Pays bouge, les habitants continuent de vivre dans des maisons délabrées, construites il y a plusieurs dizaines d’années et qui menacent de s’écrouler. Les intempéries dévastatrices du mois de décembre ne sont pas venues arranger les choses. Aujourd’hui le pont qui servait à accéder au village est impraticable pour les voitures. Les habitants sont obligés de le contourner par un petit chemin pour accéder à leurs domiciles et aucune rénovation n’à encore commencé. Mama Cécile, 76 ans, est la plus jeunes des anciens lépreux du village. Elle habite Orofara depuis 1960 et n’a jamais voulu quitter l’endroit où elle a rencontré son tane et mis au monde ses enfants. Mais elle confie aujourd’hui que les conditions de vie sont de plus en plus difficiles.

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Le tavana de Mahina, Damas Teuira, était présent dimanche pour passer la journée en compagnie des habitants du village. Il se veut rassurant mais avoue son impuissance s’agissant de terres domaniales. Il indique cependant qu’il fera tout pour ne pas dénaturer le site de Orofara et faire en sorte qu’il conserve sa dimension historique. Il indique également que le Pays étudie la possibilité de construire des logements neufs au dessus du village pour y reloger les habitants de la vallée.

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Reste que la plupart des habitants du village voient déjà les prémices d’une zone industrielle ou de lotissements de standing sur le site de Orofara. Là où réside pourtant un pan important de l’histoire de la Polynésie.