HANDICAP – L’union des associations d’handicapés mentaux a porté plainte jeudi contre X pour des discriminations subies à Disneyland Paris.
L’UNAPEI (Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées et de leurs amis) a porté plainte jeudi contre X pour discriminations liées au handicap. Elles auraient eu lieu au parc d’attractions Disneyland Paris selon plusieurs plaintes de familles et d’associations que l’UNAPEI a reçu.
Discriminés ? Disneyland oblige désormais les handicapés mentaux à prendre un « pass prioritaire » pour accéder aux attractions. Ce pass leur épargne de faire la queue avec les autres visiteurs et leur permet un accès par la sortie de l’attraction. « Mais il ne permet pas du tout la priorité », précise à Europe1.fr, Thierry Nouvel, président de l’UNAPEI. « Si des handicapés se présentent à l’attraction avec ce pass, ils doivent prendre un rendez-vous qui impose parfois 2 heures d’attente. Et puis, l’accompagnateur devra faire l’attraction avec un handicapé à la fois. S’il en a 6 avec lui, imaginez le temps que ça prend. »
« Un cadeau d’anniversaire pour ma sœur ». C’est la septième fois qu’elle se rendait à Disneyland en famille. Marie Fringant, originaire de Normandie, voulait fêter cette fois-ci l’anniversaire de sa sœur, 28 ans et trisomique. En plus de sa sœur, elle avait amené sa fille de 10 ans, trisomique également. Arrivées sur place, c’est la surprise, la petite famille apprend la nouvelle règle : un accompagnateur pour un handicapé mental. Marie Fringant, étant seule pour deux handicapées mentales, ne prend pas le « pass prioritaire » et décide de se fondre dans la foule en prenant la queue commune.
Délit de faciès ? « Une fois installées dans l’attraction, les opérateurs nous ont demandé de sortir », raconte à Europe1.fr Marie Fringant. « J’ai essayé de leur expliquer. Autant ma fille a besoin d’être aidée, autant ma sœur qui est adulte, est tout à fait capable de suivre les consignes s’il faut évacuer en cas d’incident. Ils ont alors menacé d’appeler la sécurité pour nous faire sortir. » La mère de famille n’a pas digéré l’incident, « c’est hyper humiliant, tout le monde nous regardait, on avait l’impression d’avoir fait quelque chose de mal. »
Mais c’est l’injustice de la situation qu’elle ne supporte pas. « Si ma sœur et ma fille avaient eu un handicap mental non visible, on ne nous aurait rien dit ». Une accusation qui rejoint un autre reproche de l’UNAPEI fait à Disneyland : « C’est tout simplement du délit de faciès. Une vidéo en caméra caché nous a permis de démontrer que quand le handicap ne se voit pas, la personne peut faire l’attraction seule » assure l’union des associations.
« Veiller à leur sécurité ». La direction de Disneyland assume ces nouvelles règles. Pour Daniel Delcourt, directeur général adjoint en charge des opérations, « c’est dans un souci de sécurité que nous demandons à ce que les personnes ayant un handicap mental s’identifient comme telles ». Il prend pour exemple une situation d’incident où les pompiers auraient à intervenir. Ils doivent savoir où sont situées les personnes handicapées dans l’attraction. Daniel Delcourt a déclaré être ouvert à la discussion mais en précisant que la sécurité ne se négocie pas.
Et au parc Astérix, ça se passe comment ? Le troisième parc d’attraction le plus fréquenté de France, contacté par Europe1.fr, ne rencontre pas autant de problèmes dans l’accueil des handicapés mentaux. « À leur arrivée au parc, ils peuvent se voir proposer un « guide de facilité de passage » qui leur donne un accès prioritaire aux attractions mais ils peuvent le refuser et choisir de faire la queue avec tout le monde. » Pour ce parc d’attraction, « les caméras de sécurité et les accompagnateurs suffisent à la sécurité. » En revanche, le parc Asrérix applique une règle en commun avec Disneyland Paris : celle du quota d’un accompagnateur pour un handicapé.
Le droit à l’indifférence. La sécurité, un faux argument pour l’UNAPEI. Thierry Nouvel souligne que la règle d’un accompagnateur pour un handicapé est injustifiée à partir du moment où dans la vie de tous les jours, les handicapés mentaux prennent les transports en commun, ont un logement et même parfois travaillent. De plus, « certaines attractions de Disneyland sont autorisées à des groupes d’enfant de 5 ans. Et on les interdit aux handicapés mentaux ? » L’UNAPEI dit ne réclamer que deux chose : « faire la queue comme tout le monde » et que Disneyland fournisse des accompagnateurs s’il estime qu’il n’y en a pas assez.
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