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Les hommes cadres ont (toujours) des femmes « exceptionnelles »

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ÉGALITÉ ? Une étude démontre que les hommes cadres n’ont pas à se préoccuper de concilier travail et famille, au contraire des femmes.

Dans la fonction publique, un homme qui souhaite grimper les échelons aura moins de souci à le faire qu’une femme. Voilà l’enseignement que l’on peut tirer d’une étude du Centre d’études de l’emploi, commandé par l’administration de la fonction publique et qu’Europe 1 a pu consulter. Des entretiens menés avec une centaine d’employés ont permis de conclure que les hommes arrivent à concilier vie professionnelle et vie privée grâce à leurs femmes qui assument entièrement les charges familiales. Des résultats éloignés de l’image des « nouveaux pères » et qui ne correspondent pas au souhait du gouvernement en faveur de l’égalité hommes-femmes.

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Les hommes cadres ont des femmes « exceptionnelles ». L’enquête est formelle. Les hommes cadres de la fonction publique qui peuvent « se plier aux exigences de leurs postes » ont une conjointe qui « assume l’exclusivité des charges familiales et désinvestit la vie professionnelle », devenant ainsi une femme « exceptionnelle », selon l’expression de plusieurs enquêtés. Ce qui expliquerait donc pourquoi les femmes restent sous-représentées dans les fonctions d’encadrement.

Si elles sont majoritaires dans la fonction publique d’Etat (54%), elles n’étaient en 2011 que 26,5% à occuper un poste de cadre.

Mes enfants ? Quels enfants ? Dans les entretiens menés par le CEE, les références à la vie familiale et conjugale sont « très rares » chez les hommes. Ainsi, au contraire des femmes cadres, « la planification ou non des naissances est ainsi détachée du calendrier professionnel ». Les hommes se permettent donc d’avoir plusieurs enfants durant la durée d’occupation d’un même poste, chose que les femmes cadres ne peuvent pas se permettre.

Une conjointe qui « révise à la baisse ses ambitions ». Les trajectoires de couple dessinées lors des entretiens révèlent que la quasi-totalité des hommes cadres ont réussi parce que leurs femmes ont renoncé à leurs ambitions professionnelles ou bien parce qu’elles avaient un emploi leur permettant de prendre en charge les obligations familiales.

L’étude rapporte le témoignage d’un de ses cadres : « Pour l’instant, elle reste à la maison parce qu’elle a eu un deuxième enfant depuis et tout ça demande beaucoup de temps, donc bon. Je pense que d’ici quelques mois elle va reprendre ». Il parle d' »une petite interruption » de « trois ans » dans la carrière de sa femme. Le CEE souligne que des expressions telles que « elle a eu un deuxième enfant » démontrent que l’obligation parentale ne semble pas incomber aux pères.

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« Cela lui plaisait », « C’était son truc ». Selon les dires des hommes enquêtés, ces trajectoires conjugales relèvent toujours du choix de leurs femmes. « Cela lui plaisait », « c’était son truc », « ce n’était pas forcément un sacrifice »… voilà comment des enquêtés jugent le choix de leurs conjointes.

L’un trouve sa femme « exceptionnelle », l’autre « formidable » car elle n’est « pas intéressée par son métier » et elle est « tournée vers la famille ». Un enquêté rapporte ainsi qu’il n’a eu aucune difficulté quand il a préparé un concours en interne, un autre dit ne pas avoir eu besoin de changer ses horaires de travail lors de la naissance de son enfant. Seuls la peur de la séparation ou des déconvenues professionnelles poussent les hommes à « un investissement plus fort dans la vie familiale », rapporte le CEE.

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Quand les femmes cadres renoncent à des promotions… Au contraire des hommes, les femmes doivent dans leur grande majorité concilier vie privée et travail avec difficultés, rapporte les enquêtées. Ainsi, les femmes occupant des postes de cadres « peinent à se plier totalement aux exigences de leur monde professionnel ». L’étude rapporte le témoignage de plusieurs femmes ayant du décliner des propositions de postes dans des cabinets ministériels, bien qu’elles avaient conscience que cela était bénéfique pour leur carrière.

… et quand le conjoint s’oppose aux promotions de sa femme. « Le surinvestissement professionnel n’est pas toujours accepté par le conjoint », rapporte l’étude. L’homme peut ainsi s’opposer à un poste en cabinet ou au passage d’un concours, brandissant la menace du divorce ou de la séparation.

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Source : Europe1