La fédération des associations de protection de l’environnement (Fape) a décidé d’apporter sa contribution à la mise en place de la grande Aire Marine Gérée (AMG) présentée début décembre par le gouvernement. En guise de contribution, la Fape liste plusieurs recommandations comme l’établissement de zones de pêche côtières exclusives, ou le « zonage de compromis » aux Marquises.
Plus d’un mois après la présentation par le gouvernement de Tai Nui Atea, l’Aire Marine Gérée de la zone économique exclusive de la Polynésie, la Fape a salué lundi, dans un communiqué : « ce projet d’importance majeure pour la préservation des ressources marines en Polynésie française et le développement d’une économie bleue durable ». La fédération dit « se porter volontaire pour la définition de cette grande AMG en partageant nos observations et nos recommandations ». Des recommandations faites lors du dernier cluster maritime au mois d’octobre dernier et « adoptées par l’ensemble des acteurs présents lors du forum ».
Les propositions de la Fape
– Dans ses recommandations, la Fape propose de pérenniser la protection de toutes les espèces de requins, d’interdire la pratique du shark et ray feeding et de développer les rahui dans toutes les communes.
– Du côté de la pêche, la Fape recommande d’interdire la chasse sous-marine de nuit et de réglementer la pêche au filet, de définir une zone de pêche côtière d’au moins 20 milles autour de chaque île réservées aux navires de moins de 10 mètres, et jusqu’à 50 milles sur demande des populations locales.
– Selon les recommandations de l’Union internationale pour la conservation de la nature, la fédération souhaite qu’au moins 30 % des eaux polynésiennes soient strictement protégées d’ici 2030. Cela passe par la création de corridors de protection à l’échelle du Pacifique.
– La Fape souhaite que les aires marines protégées des Marquises et des Australes soient intégrées à l’AMG. Aux Marquises justement, « pour réduire les tensions entre les pêcheurs locaux et les pêcheurs hauturiers » en créant un zonage de compromis. C’est-à-dire une zone de pêche côtière de 50 milles marins autour des îles, une zone de réverse intégrale au large de 200 000 km² et une zone pour la pêche industrielle sur le reste des eaux de l’archipel.
– Enfin la Fape recommande la réduction « voir l’interdiction à terme des subventions publiques à la pêche, qui contribuent à la surcapacité des flottes et à la surpêche ».