ACTUS LOCALESÉCONOMIE Les importations de yaourts « libérées », les producteurs locaux inquiets Lucie Rabreaud 2024-04-10 10 Avr 2024 Lucie Rabreaud Depuis 1987, les yaourts faisaient l’objet d’une interdiction d’importation, à l’exception de ceux en provenance de l’Union européenne. Le gouvernement vient d’annoncer la libération du marché : les yaourts pourront désormais venir de partout ailleurs, et notamment des pays de la région. Une décision qui surprend autant qu’elle inquiète les producteurs locaux, qui disent ne pas avoir été consultés. C’était jusqu’à présent la règle : seuls les yaourts de l’Union Européenne pouvaient se trouver sur les étals des commerces, aux côtés des produits locaux. Une réglementation ancienne, datant de 1987, et qui, en contrepartie de cette restriction, ne soumettait pas les yaourts importés à une TDL. Le conseil des ministres vient de changer de doctrine concernant ces produits phares du rayon frais. Désormais, les importations de yaourts de toutes origines et provenances sont autorisées. Une décision prise pour « lutter contre la cherté de la vie, diminuer l’empreinte carbone des importations et développer les échanges commerciaux avec la région du Pacifique », lit-on dans le communiqué de la présidence. Le ministre de l’Économie et des Finances, artisan de cette proposition, devra sûrement s’expliquer avec les producteurs locaux. L’un d’eux a immédiatement essayé de joindre la présidence après avoir lu cette annonce, se disant « pris de court » et « surpris » – d’autant que personne ne les a prévenus. Un autre producteur dit « comprendre » la décision d’ouvrir à la concurrence pour faire baisser les prix. Mais rappelle que « le marché est petit et les yaourts pas vraiment rentables d’autant que le prix du lait ne fait qu’augmenter et que les sacs de lait en poudre ont été sortis de la liste des PPN ». « Il faudra essayer de tirer notre épingle du jeu et bosser encore plus pour maintenir le bateau à flot », reprend le producteur, qui s’inquiète surtout de savoir si les futurs yaourts importés seront bien des yaourts. La réglementation française, qui a inspiré celle de la Polynésie, est très stricte sur la nature de ces produits fabriqués avec du lait fermenté obtenu avec « uniquement deux bactéries lactiques ». D’autres desserts lactés, moins chers à produire, s’apparentent aux yaourts sans réellement répondre à cette définition. Mais certains grands pays producteurs ne s’embarrassent pas de ces nuances. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)