S’ils nous avaient habitué à remporter de nombreux prix, lors de précédentes éditions du Heiva, les Tamarii Mataiea ont survolé cette édition 2018. Premier prix en Tarava Tahiti, en Ute Paripari, deuxième prix en Ute Ru’au, troisième prix en Himene Ru’au, le prix à la discrétion du jury et le Grand prix en chant, Tumu ra’i Fenua du Heiva 2018. Un palmarès à la hauteur de cette troupe qui existe depuis 1854.
Tamarii Mataiea participe au Heiva depuis 2006, date à laquelle l’actuel chef de troupe, Alfred Ariioehau, a pris les rênes en main. Si l’association Tamarii Mataiea date de 1974, la création du groupe de chant remonte elle à 1854.
Pour le Heiva 2018, ils étaient 85 sur la scène de Toa’ta, 85 à raconter par la voix des himene la montagne Teraiamano qui surplombe le lac Vaihiria. Ce thème, écrit par Alfred, relate « l’histoire du sommet de Teraiamano, qui revêt une mousse rougeâtre qui représente la souillure de Ahuura au moment de la naissance de l’anguille appelée Faaaravaianuu ». Pour le chef de troupe, c’est surtout le travail de préparation qui a permis une telle moisson de prix.
Mais ce qui a fait avant tout la différence avec les autres groupes, en Tarava Tahiti, ce sont les neuf tonalités de voix qui composent le chant, exécuté par le groupe de Teva I Uta.
Autre paramètre et non des moindres, de son aveu même, Alfred Ariioehau mène tout son petit monde à la baguette durant les répétitions.
Quant à ceux qui espèreraient une défection de la troupe afin d’essayer de rafler quelques prix à l’édition 2019, pas de chance. Tamarii Mataiea sera encore là.