INTERNATIONAL Les lauréats reçoivent leur Nobel, Bob Dylan absent AFP 2016-12-09 09 Déc 2016 AFP Oslo (AFP) – Clou d’une cérémonie de remise des Nobel marquée par l’absence de Bob Dylan, le président colombien Juan Manuel Santos reçoit ce samedi à Oslo le prix de la paix, couronnement d’efforts qui ont bien failli échoué. Après un faux départ lié au rejet par le peuple colombien d’un premier texte, le président Santos a conclu le 24 novembre un accord de paix renégocié avec la guérilla marxiste des Farc en vue de mettre fin à un conflit de plus d’un demi-siècle. « Quelque chose qui était il y a quelques années un rêve impossible pour de nombreux Colombiens, pour de nombreux Latino-Américains et pour le monde est aujourd’hui une réalité, » a-t-il déclaré vendredi lors d’une conférence de presse dans la capitale norvégienne. Le processus de paix avait pourtant essuyé un sérieux revers le 2 octobre quand les Colombiens avaient, d’une très courte majorité, rejeté par référendum un premier accord censé refermer un conflit ayant fait au moins 260.000 morts, plus de 60.000 disparus et 6,9 millions de déplacés en plus d’un demi-siècle. Alors que la victoire du « non » semblait avoir anéanti les chances de M. Santos, le comité Nobel norvégien avait attribué cinq jours plus tard le prix de la paix au président colombien, estimant que son peuple avait rejeté l’accord mais pas la paix elle-même. « Cela montre que la paix ne se fait pas en un jour », a souligné vendredi la vice-présidente du comité, Berit Reiss-Andersen. Le lauréat de 65 ans a estimé que ce prix était « tombé comme un cadeau du ciel parce qu’il nous a donné une impulsion décisive » pour trouver un nouveau compromis avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc). « Les gens en Colombie l’ont interprété comme un mandat de la communauté internationale pour persévérer, pour continuer à se démener pour conclure un accord de paix ». Cet accord, modifié pour y intégrer des propositions de l’opposition, prévoit le désarmement de la guérilla et sa transformation en mouvement politique. Le Nobel de la paix sera remis en milieu de journée dans l’Hôtel de Ville d’Oslo en présence du couple royal et de membres du gouvernement norvégiens mais aussi de représentants des victimes et de deux ex-otages des Farc, la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt et Clara Rojas. La récompense consiste en une médaille d’or, un diplôme et un chèque de 8 millions de couronnes suédoises (environ 824.000 euros), une somme que M. Santos a promis de distribuer aux victimes de la guerre. – Le camouflet de Dylan – Le même jour à Stockholm seront remis les Nobel de sciences, d’économie et surtout de littérature en l’absence notable du lauréat, Bob Dylan, qui s’est excusé en prétextant « d’autres engagements ». Cette absence a heurté en Suède, où elle a été perçue comme un camouflet à l’Académie de littérature et à la Fondation Nobel. « C’est impoli et arrogant », s’était emporté l’académicien Per Wästberg avant de se faire gourmander par la secrétaire perpétuelle de la vénérable institution, Sara Danius. « Une gifle » pour l’éditorialiste Lena Mellin du quotidien Aftonbladet. « Toute personne qui a un jour reçu un prix, même celui de voisin le plus sympa par le syndic, sait que la moindre des politesses est de venir le chercher », a-t-elle écrit. Sur les réseaux sociaux, les avis sont partagés. « Si c’était moi, j’irais chercher le Nobel et les 900.000 dollars. Mais c’est Bob, et c’est aussi ça qui fait ce que Bob est », plaidait un fan, Evan Sarzin, sur la page Facebook de l’artiste. « Il a 75 ans », le défendait Karen Lunebach. « Mais que fait Bob Dylan au lieu d’aller à la cérémonie Nobel? » s’interrogeait vendredi le quotidien Svenska Dagbladet en ironisant sur les fameux « engagements » de Bob Dylan qui n’a aucun concert programmé ce samedi. L’auteur-compositeur-interprète a envoyé un discours de remerciement qui sera lu à l’issue du banquet Nobel samedi soir sous les ors de l’Hôtel de Ville de Stockholm. En son absence, l’Américaine Patti Smith interprétera l’une de ses chansons, « A Hard Rain’s A-Gonna Fall », lors de la cérémonie. Selon la Fondation Nobel, son prix devrait lui être remis en mains propres en 2017, en Suède où à l’étranger. © NTB Scanpix/AFP/Archives Heiko JUNGELa première Dame de Colombie Maria Clemencia Rodriguez (G) regarde son époux le président colombien et prix Noobel de la Paix Juan Manuel Santos (D) à Oslo, le 9 décembre 2016 Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)