Après l’intervention de Gaston Tong Sang sur Radio Bora Bora, dont les maires de la communauté de communes Hava’i ont pris connaissance « avec une vive émotion », Cyril Tetuanui signe un courrier à Gaston Tong sang appelant à la responsabilité collective, et lui reprochant de saper la confiance de la population dans leurs maires.
« Déception », c’est le terme que les tavana de Tumaraa, Taputapuatea, Uturoa, Huahine, Tahaa et Maupiti choisissent pour décrire leur état d’esprit face aux déclarations du maire de Bora Bora. « Les hommes et les femmes politiques ne doivent pas tergiverser au titre du devoir d’exemplarité qui leur incombe », écrivent-ils. « À la question de savoir ‘à quoi ça sert de se vacciner’, nous opposons une donnée implacable : plus de 90% des patients en réanimation dans les établissements hospitaliers de Polynésie française ne sont pas vaccinés. » Et ils ajoutent : « la responsabilité collective, qui fait écho à l’exigence de solidarité, nécessite évidement de se faire vacciner dans la mesure où les structures de soins ne peuvent plus aujourd’hui assurer une prise en charge de qualité en cas de sinistre ou d’un accident majeur ».
Les maires de la « comcom » s’inquiètent : « Les Polynésiens ont confiance en leur maire. Or, notre exemple et notre incitation peuvent convaincre demain des citoyens aujourd’hui fébriles. Comment pourrions-nous décemment demander à la population de nous faire confiance et d’aller se vacciner si nous sommes nous-mêmes-réticents ?»
La protection de la population, « un préalable non négociable »
Les tavana des 4 îles défendent aussi la décision de restreindre les déplacements entre Tahiti et les îles, qui s’est imposée comme une « évidence » : « il ne s’agissait nullement de mettre à mal l’économie des Raromatai, mais bien de (…) juguler une envolée des contaminations. La protection de la population constitue, pour l’ensemble de membres de la communauté de communes Hava’i, un préalable non négociable. »
En conclusion, le courrier rajoute que les Polynésiens « attendent une mobilisation sans faille et des discours audibles auxquels la récente interview du maire de Bora Bora ne contribue malheureusement pas. »