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Les nouveaux rythmes scolaires font débat dans les écoles catholiques du fenua

La Polynésie prévoit de faire appliquer la réforme sur les obligations réglementaires de service (ORS) des enseignants à la prochaine rentrée scolaire, pour les écoles maternelles et primaires. Une consultation citoyenne va être lancée dans quelques jours pour l’école publique, mais à la Direction de l’enseignement catholique le choix est fait : pour ses 4 200 élèves, ce sera toujours 5 jours de cours comprenant, comme pour le public, 6 heures d’enseignement maximum quotidien auxquelles s’ajoutent trois heures d’ORS. Elles seront réparties sur une plage horaire allant de 6h30 à 16 heures. Des horaires qui inquiètent les instituteurs. Depuis deux semaines le Seep, affilié à O oe to oe rima , demande que les enseignants soient consultés sur le sujet. 

Les nouveaux rythmes scolaires n’ont pas fini de faire débat. Alors que le Pays s’apprête à lancer une consultation citoyenne dans les écoles maternelles et primaires publiques, la Direction de l’enseignement catholique a fait le choix de se fier aux résultats des Assises de l’école, organisées en mai 2022. Pour les enseignants, ça sera donc toujours 5 jours de cours par semaine avec, comme pour le public, 6 heures d’enseignement maximum quotidien, auquel s’ajoutent trois heures d’obligations réglementaires de services. Ces fameuses ORS, qui correspondent à 108 heures par an, doivent, rappellons-le, être effectuées au sein de l’établissement scolaire. Parmi elles, 54 heures devront être dédiées à des activités pédagogiques ou culturelles en dehors des salles de classe, et l’autre moitié servira soit à la formation des enseignants soit aux réunions pédagogiques.

Une plage horaire allant de 6h30 à 16 heures

Elles seront quoi qu’il en soit réparties sur « une plage horaire allant de 6h30 à 16 heures », précise Emmanuel Anestides, directeur de l’enseignement catholique en Polynésie. Et ce sont ces horaires qui inquiètent les enseignants : certains craignent d’être plus sollicités et donc d’être désavantagés par rapport à leurs homologues du public. Il y a dix jours, le Seep – syndicat affilié à O oe to oe rima et représentant deux tiers des enseignants du privé – est monté au créneau. Les instituteurs veulent que le diocèse tienne compte des enfants, des parents, mais aussi des enseignants qui « voudraient pouvoir proposer une organisation, un calendrier hebdomadaire dans chaque école », explique ainsi Cindy Restout, secrétaire générale du Seep.

De son côté, la direction de l’enseignement catholique se veut rassurante : « le temps d’enseignement des professeurs et le temps de formation et de conseil des maîtres sera organisé dans chaque école. » Elle rappelle toutefois que le but de la réforme est « d’alléger le temps d’enseignement des élèves, mais pas le temps de travail des enseignants », puisqu’eux restent à 27 heures effectives . Cinq zones « avec des temps d’école commun » (8h-11h/11h30 ou 12h30/13h30 -15h10/15h30) ont ainsi été définies : une aux Marquises avec les écoles de Hiva Oa et Taiohae, une à Raiatea, une à Taravao, une autre à Faa’a et la dernière à Papeete et Pirae.

Une pause méridienne augmentée d’une demi-heure

Pour rester dans les clous, et permettre aux parents d’élèves de ne pas avoir à bousculer leurs habitudes notamment sur le plan professionnel, la pause méridienne sera augmentée d’une demi-heure. Un choix assumé, différent de ce qui devrait être appliqué à la rentrée prochaine dans le public puisque certaines écoles pourraient – si l’on s’en tient à ce qui il y a sur le papier en tout cas –  parfois fermer à 14 heures.  « Je peux comprendre la frustration des enseignants quand ils voient la consultation organisée au niveau de l’enseignement public, ajoute le directeur de l’enseignement catholique. Mais il faut se rappeler que nous avons déjà eu notre consultation avec tous les enseignants, une partie du personnel non-enseignant et les parents … Ils ont été partie prenante de la construction d’une journée type et d’une semaine type pour les élèves. »

Pour Emmanuel Anestides, il s’agit surtout d’un problème de communication sur les conclusions des Assises de 2022. Il prévoit, dit-il, de rencontrer les équipes pédagogiques de chaque établissement, soit 250 professeurs des écoles, pour leur rappeler, entre autres, que les décisions sont prises dans l’intérêt des 4 200 élèves inscrits au sein des établissements catholiques.

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