Ils étaient un peu plus d’une centaine ce mercredi à manifester devant la présidence contre l’obligation vaccinale. Branda Hoffmann du collectif Citoyennes et Citoyens Te Ora te Fenua s’est félicitée d’avoir obtenu 19 000 signatures sur leur pétition demandant la suppression de la loi du Pays obligeant certains professionnels à être vaccinés.
« Faire supprimer la loi du Pays sur l’obligation vaccinale » : c’était l’objectif des manifestants réunis ce mercredi devant la présidence, espérant être reçus par le gouvernement qui se réunissait en conseil des ministres. Branda Hoffmann du collectif, a pris longuement la parole pour rappeler les « consignes » : manifestation pacifique et l’ouverture à tout le monde « même les personnes vaccinées ». Elle a également dénoncé une « injustice » : « Nous ne comprenons pas pourquoi les citoyens doivent se faire vacciner et les autorités en sont exemptées », a expliqué Branda en référence aux élus qui ne sont pas expressément cités dans le texte de loi. La porte-parole prend l’exemple de Gaston Tong Sang, président de l’assemblée et maire de Bora Bora, qui refuse de se faire vacciner. Elle a reconnu qu’il fallait bien trouver une solution pour lutter contre la pandémie mais pour le collectif, l’ivermectine est plus intéressante que l’obligation vaccinale.
Rappelons qu’aujourd’hui, l’ivermectine est présentée par certains comme un traitement curatif ou préventif du Covid mais ce médicament, normalement réservé aux traitements de parasites humains ou animaux, n’a pas fait l’objet d’essais cliniques pour ce qui est des virus respiratoires. Son utilisation reste donc « non conforme à l’AMM » (autorisation de mise sur le marché).
Pour empêcher des dérapages au sein des actions organisées par le collectif, celui-ci a mis en place « une cellule ‘FBI’ pour lutter contre les fake news propagées sur les réseaux sociaux » et tracer ceux qui montrent des signes de violence. Après cet avertissement, Branda Hoffmann a repris le sujet de la mobilisation de la matinée et lancé : « C’est mon corps, c’est ton corps, c’est le corps de nos enfants ! » Un participant lui répond : « Liberté ! » A l’annonce des 19 000 signatures obtenues sur la pétition pour faire suspendre la loi du Pays, une grande satisfaction a couru dans la foule qui s’est mise à applaudir. La présidence a ensuite ouvert ses portes à des représentants du collectif qui ont été reçu par le président, Édouard Fritch, le ministre de la Santé, Jacques Raynal, la ministre du Tourisme et du Travail, Nicole Bouteau, et le chef des urgences du CHPF, Tony Tekuataoa. « La discussion a été très enrichissante, de qualité, et très instructive », selon Branda Hoffmann. Le président Fritch a rappelé qu’il ne pouvait supprimer cette loi du Pays compte tenu de la situation sanitaire.
Ce que confirme un communiqué de la présidence citant Édouard Fritch : « Je n’ai pas le droit d’engager la population sur une voie où elle va être mise en danger. » Une réponse argumentée, comme le reconnait Brandan Hoffmann, mais le collectif a demandé un effort sur les sanctions jugées trop dures, « une doléance entendue. »
Le président a affirmé que des adaptations de l’arrêté d’application de la loi étaient toujours possibles et qu’il en référerait à la majorité ainsi qu’aux autorités sanitaires : « Nous ne sommes pas là pour embêter les gens, ni pour sanctionner. Mais si on veut aboutir à un résultat, il faut se faire vacciner. » Le président a rappelé que six recours contre la loi avaient été déposés et qu’il était dans l’attente de la décision du Conseil d’État pour apprécier les évolutions possibles.
Pour ses prochaines actions, le collectif a donné rendez-vous jeudi matin à l’assemblée alors que les représentants se réuniront pour l’ouverture de la session budgétaire, pour les appeler à mettre la suppression de la loi du Pays sur l’obligation vaccinale à l’ordre du jour et également soutenir le docteur Théron. Vendredi, une rencontre est programmée avec les organisations syndicales pour « connaitre les actions qu’ils souhaitent mettre en place pour protéger les salariés » et le collectif envisage également de rencontrer les maires et les leaders religieux.