Le Pays et l’État ont décidé ce mercredi de suspendre les escales de croisières en Polynésie française jusqu’au 11 avril, pour « préserver les ressources du système de santé polynésien », indique un communiqué diffusé ce mercredi soir.
Après l’annonce, le même jour, d’un premier cas de coronavirus et la déclaration de l’Organisation mondiale de la Santé d’une pandémie mondiale, ainsi que l’activation du dispositif ORSEC, les autorités interdisent désormais toute escale de navire de croisière en Polynésie. Une mesure effective immédiatement et jusqu’au 11 avril prochain. Elle pourra éventuellement être reconduite.
Le système de santé polynésien n’est pas en capacité de faire face à un afflux soudain de cas de coronavirus, particulièrement dans les îles.
« Il est primordial de préserver l’ensemble des ressources du système de santé polynésien pour le traitement à terre des cas confirmés, et dans les structures hospitalières dédiées dans les îles. Le transport de passagers par navire de croisière à destination de la Polynésie française, et notamment des archipels éloignés, doit donc faire l’objet de mesures spécifiques. »
Se dérouter, mais vers où ?
Les navires de croisière naviguant actuellement vers les îles de la Polynésie française doivent se dérouter vers le port international le plus proche de leur choix. À noter que Samoa a déjà interdit les paquebots jusqu’à nouvel avis ; les îles éloignées des Cook sont également interdites aux navires de croisière, ainsi que les îles Loyauté en Nouvelle Calédonie. Fidji n’a pas encore pris de telles mesures, mais interdit déjà son territoire aux personnes ayant séjourné dans les pays à risques d’Asie et en Italie.
La mesure touche également les navires polynésiens tels que l’Aranui ou le Paul Gauguin, puisque « les navires en tête de ligne actuellement présents au sein des eaux territoriales doivent rallier le Port de Papeete sans délai, où ils seront autorisés à débarquer leurs passagers, pour permettre leur rapatriement dans leurs pays respectifs. Le bilan sanitaire du navire devra être transmis aux autorités avant l’accostage. » Aucun nouveau passager ne sera autorisé à embarquer sur un de ces navires.
Les modalités techniques des opérations de débarquement à Papeete, seront communiquées prochainement par les agents maritimes à leurs compagnies respectives et par le Tahiti Cruise Club.
Les modalités de rapatriement et d’hébergement des passagers seront coordonnées avec le ministère du Tourisme en lien avec les compagnies aériennes et les groupes hôteliers présents à Tahiti.
Selon les prévisions du Port autonome de Papeete, 9 navires de croisière sont concernés par cette mesure : Maasdam, Norwegian Jewel, Paul Gauguin, French Polynesia Master, Artania, Carnival Spirit, Regatta et Seven Seas Navigator.