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Les parents du collégien harcelé et sanctionné partent au pénal

Franck, le père du collégien harcelé, avec son avocat Me Brice Dumas.

Si la justice administrative leur a donné raison mardi en annulant la sanction prononcée contre leur fils harcelé au collège, les parents continuent leur combat en déposant plainte au pénal. Une plainte contre X pouvant viser les auteurs du harcèlement autant que « ceux qui l’ont laissé être entrepris ». Le père du collégien et son avocat expliquent et dénoncent le manque de préparation .

Le père du collégien de 14 ans, harcelé mais sanctionné par son établissement, parle de cette affaire avec beaucoup d’émotions. Franck a souhaité s’exprimer pour raconter ce que son épouse, son fils et lui avaient traversé. Il raconte un harcèlement qui a commencé dès l’entrée en sixième de son fils, aujourd’hui en quatrième : « Il n’a pas tout de suite expliqué ce qu’il se passait et a commencé à en parler en octobre, soit trois mois après la rentrée. La première insulte qu’il a entendue c’était « bougnoule ». Mon épouse est d’origine kabyle. Notre fils s’est renseigné tout seul et a compris la signification de ce mot. Puis ça a continué : « sale bougnoule » et des insultes de tout genre. » Très vite, les parents réagissent, d’autant que la mère travaille comme enseignante dans le même établissement. D’ailleurs, y a-t-il un rapport avec le harcèlement, c’est une question que se posent les parents. Un courrier est envoyé, avertissant que leur fils est harcelé et stigmatisé sur son origine ethnique mais on leur répond « qu’après questionnement, ce n’est pas du harcèlement, et qu’il n’y a pas de stigmatisation sur l’origine ethnique ».

Des solutions, « il y en a forcément »

Mais le harcèlement se poursuit – dans la cour, mais aussi en ligne – il est question de faire une commission éducative mais celle-ci n’aura jamais lieu. Un nouveau proviseur arrive et rapidement les parents sont convoqués. Franck parle d’un moment « fantasmagorique » : « Il nous parle d’un geste déplacé de notre fils. Je lui ai expliqué que notre fils était harcelé depuis plusieurs années. » Mais aucune discussion n’est possible… C’est sur Pronote qu’ils apprennent que leur fils est exclu sept jours qui deviendront finalement trois jours avec comme motivation : « le protéger ». À partir de ce moment, les parents prennent un avocat, Me Brice Dumas. Ils attaquent l’établissement demandant l’annulation de la sanction et le tribunal administratif leur a donné raison ce mardi. Mais ils ne veulent pas en rester là, estimant « leur honneur sali ». « C’est un cri », poussé par Franck avec émotion :

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Le père du collégien reste persuadé que des solutions existent mais choqué de voir comment la situation de son fils a été gérée par l’établissement, il annonce qu’une plainte sera déposée au pénal. « Mon fils est tombé dans les pommes, dans mes bras, en me parlant, il était en fatigue psychique, il n’en pouvait plus. Quand vous avez vécu ça, demandez à tous les pères de familles de cette planète, ils vous diront ‘il faut arrêter’, reprend-t-il. On va aller au pénal parce qu’on doit le faire, et après peut être qu’on essaiera de trouver tous ensemble une solution, et il y en a forcément ».

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Les établissements « pas outillés » face aux nouvelles formes de harcèlement

Aujourd’hui leur fils, désormais scolarisé à la maison, va mieux, « il a été vu par une expert pédopsychiatre pour un diagnostic. Il a des séquelles mais il est résiliant. Les cauchemars, l’hypervigilance… Ça continue. Mais grâce au CNED, il apprend sans qu’on le bouscule, sans qu’on lui vole quelque chose dans son sac. Il finit sa scolarité au CNED ». Franck se souvient des deux ou trois personnes qui les ont soutenus, ce qui a beaucoup compté, et également de cette jeune fille venue le voir, pour s’excuser. « Elle avait reconnu la souffrance qu’elle avait causée à mon fils et elle m’a demandé pardon. » Pour Me Brice Dumas, avocat de la famille, « le harcèlement n’a été géré comme il aurait dû l’être par la direction de l’établissement. Il y a matière à enquête et, selon mon intime conviction, matière à condamnation ». Des signalements auprès des services de police, la protection de la victime auraient dû être mis en place, explique-t-il.

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« Il lui était reproché des gestes déplacés mais ce n’était finalement que des rumeurs. Il a été sanctionné à cause de rumeurs… Après un changement de classe, on a continué à le harceler. Un stratagème a même été mis en place et nous le démontrerons », continue l’avocat qui estime que les établissements scolaires ne sont pas prêts à faire face aux nouvelles formes que prend le harcèlement scolaire notamment à travers les réseaux sociaux.

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Une plainte contre X va être déposée auprès du procureur ce lundi, visant « les responsables du harcèlement et ceux qui l’ont laissé être entrepris ».