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Les pistes pour faire redécoller les compagnies aériennes françaises

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Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, a rendu un rapport pour améliorer la compétitivité du transport aérien français.

Le transport aérien français est en crise. Dernière preuve en date : l’impact de la grève des pilotes de ligne à Air France-KLM, qui a coûté 330 millions d’euros à la compagnie aérienne. Le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Bruno Le Roux, a présenté lundi soir un rapport pour améliorer la compétitivité du transport aérien français, en baissant notamment les taxes. Pour Christian Schmidt, professeur à Paris-Dauphine et spécialiste du transport aérien, le constat est sans appel : « Non, les compagnies aériennes françaises ne sont pas compétitives ». Europe1.fr vous explique les principales pistes du rapport remis par Bruno Le Roux au Premier ministre Manuel Valls.

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>>> La taxe « Chirac » pour les banques et la grande distribution

Quand vous prenez l’avion depuis un aéroport français, vous vous acquittez de la taxe « Chirac », qui contribue à financer des programmes de santé dans les pays en développement. Cette taxe de solidarité sur les billets d’avion, qui pèse de 4€ à 45€ par ticket en fonction des destinations et des classes, a rapporté plus d’un milliard d’euros depuis sa mise en place en 2006. Dans son rapport, Bruno Le Roux préconise de ne plus mettre à contribution le transport aérien français. Il propose de solliciter désormais la grande distribution et les banques. Une jolie économie à la clé pour les compagnies françaises.

L’avis de Christian Schmidt. « La France est le seul pays de l’Union Européenne à payer cette taxe. Aujourd’hui, seulement moins de 10 pays dans le monde s’en acquittent (9 pays, nldr). Et on estime que Air France a payé le tiers des montants récoltés (70 millions d’euros par an selon les Echos de lundi matin, ndlr). »

>>> Le financement par l’Etat des équipements de sécurité

En France, les coûts des contrôles de sécurité sont intégralement assurés par les compagnies aériennes. Le rapport relève que dans d’autres pays « la charge de ces mesures régaliennes est partagée avec l’Etat ». Ce dernier pourrait donc être sollicité pour que les compagnies aériennes françaises ne supportent plus toutes ces dépenses.

L’avis de Christian Schmidt. « Les coûts de sécurité sont à la charge des compagnies aériennes françaises. Si on regarde par rapport aux autres pays, la France est championne d’Europe des taxations. Il n’y a pas eu d’augmentation violente, mais une hausse progressive et régulière. »

>>> Le gel des droits de trafic accordés aux compagnies du Golfe

Les droits de trafic permettent de définir les fréquences de vols et les escales dans chaque aéroport. Les grandes compagnies aériennes du Golfe réclament des créneaux supplémentaires pour accompagner leur croissance, au motif qu’elles sont « parmi les meilleurs clients d’Airbus », comme le note le Monde. Le rapport propose de geler ces droits de trafic, ce qui provoque l’ire « d’Emirates, la compagnie de Dubaï », poursuit le quotidien du soir.

L’avis de Christian Schmidt. « Les compagnies aériennes du Golfe, au même titre que les compagnies low-cost, bénéficient de taxes beaucoup plus faibles. Ce problème n’est pas franco-français, il est européen. En Allemagne également, la Lufthansa fait face à de grosses difficultés. Il faut resituer ce contexte au niveau international, sur l’ensemble des coûts, et pas uniquement les taxes. »

Source : Europe1

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