Une quarantaine de policiers nationaux, adhérents du syndicat Alliance, s’étaient réunis ce midi devant le commissariat central de Papeete. Ils dénoncent, comme leurs collègues dans toute la France, le manque de visibilité sur l’organisation sécuritaire des épreuves olympiques. Et demandent au passage des « contreparties » financières pour une période pendant laquelle ils devraient être très sollicités.
Une mobilisation pendant la pause déjeuner, quelques drapeaux et des interviews, mais pas de grève : les policiers nationaux n’en ont pas le droit. Ça n’a pas empêché une quarantaine d’adhérents du syndicat Alliance de répondre à l’appel à manifestation de leur centrale nationale. Devant le commissariat de Papeete, les agents de la DTPN ont dénoncé le manque de « visibilité » sur le dispositif de sécurité des JO, qui débutent fin juillet. « À six mois des épreuves, on est en attente d’instructions et de consignes claires sur l’organisation », résume Joan Tehihipo, secrétaire territorial du syndicat.
Seule certitude pour ces fonctionnaires : les épreuves olympiques impliquent une mobilisation « totale » des commissariats, dans l’Hexagone comme en Polynésie. « Il y a un taux de présence de 100% qui est exigé sur la période, ce qui se traduit par zéro repos, zéro congés acceptés, détaille le syndicaliste d’Alliance, brigadier chef en unité judiciaire. Vous me direz, c’est normale, vu l’importance de l’évènement. Mais si vous me permettez le rappel, derrière les uniformes, il y a des pères et des mères de famille qui ont besoin, pour s’organiser, d’avoir les précisions sur les consignes qui nous seront données ».
« À évènement exceptionnel, moyens exceptionnels »
En métropole, certains policiers ont tracté dans les centre-ville, déployé des banderoles sur les bords de route, lancé des « grèves du zèle » dans les aéroports. Et un slogan est beaucoup revenu pendant ce « jeudi noir » : « pas d’implication sans reconnaissance ». Car si les policiers se disent « mobilisés » pour le rendez-vous olympique, ils ne veulent pas le faire gratuitement. « Personne ne conteste la participation à ces Jeux, bien au contraire : on a signé, on est engagés, on est prêts à fournir des efforts, mais à évènement exceptionnel, moyens exceptionnels, on attend des contreparties reprend Joan Tehihipo. C’est un évènement qui va être générateur d’heures supplémentaires, là aussi on est prêt à les faire, mais on demande le paiement effectif de ces heures. Et à côté de ça, l’octroi d’une prime Jeux Olympique pour l’ensemble des policiers réquisitionnés ».
En Polynésie, c’est la gendarmerie et les policiers municipaux qui auront à leur charge, avec le soutien de l’armée, l’encadrement et la sécurisation des épreuves olympiques de Teahupo’o. Néanmoins, une grande « fan zone » doit être installée à Papeete, en zone police, avec jusqu’à 10 000 spectateurs attendus autour de To’ata.