Radio1 Tahiti

Les propos d’Anne Cullere « de la provocation, du mépris » pour Moruroa e tatou

Contre-amiral Anne Cullere, COMSUP,  et Frédéric Rondy, chef de la division CEP à l’Etat major inter-armée sur l’atoll de Moruroa le 13 février 2013 © Vaite URARII PAMBRUN

Les déclarations du contre-amiral d’Anne Cullere qui a appelé de ses voeux, lors de son déplacement sur l’atoll de Moruroa jeudi, les polynésiens à « être fiers d’avoir contribué à l’histoire de la France« , et surtout à « dépasser le volet victime pour aller de l’avant » n’a pas laissé de marbre l’association Moruroa e tatou, qui se bat depuis des années pour faire reconnaître les conséquences des essais nucléaires et faire valoir les droits des victimes à une indemnisation de l’Etat.

Interrogé samedi matin, Roland Oldham, président de l’association n’a pas mâché ses mots :

https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2014/02/REAX-MORUROA.ogg

Ce dimanche après-midi, dans un communiqué, l’association va encore plus loin et appelle le commandant supérieur des forces armées en Polynésie française à se taire : « C’est inadmissible qu’une autorité militaire, en 2014, nous redise les mêmes poncifs répétés pendant 30 ans par les dirigeants des essais, à savoir qu’il y a moins de radioactivité en Polynésie et à Moruroa qu’en Bretagne. C’est le contraire de l’évidence que partagent presque tous les Polynésiens. Je pense que de tels propos déconsidèrent la hiérarchie militaire… Quand on affirme qu’on ne connaît rien au nucléaire, on se tait ! »

Concernant la fierté que les polynésiens devraient avoir selon Anne Cullere, l’association conclut : « A Moruroa e tatou,( dont 98% des membres sont d’anciens travailleurs de Moruroa, Fangataufa et Hao), pense que ses (NDLR : Anne Cullere) propos sur la « fierté » sont en droite ligne du discours tant décrié sur les « bienfaits de la colonisation« .