ACTUS LOCALESPOLITIQUE Les réactions locales après la censure du gouvernement Barnier Waldemar de Laage 2024-12-04 04 Déc 2024 Waldemar de Laage Mereana Reid-Arbelot qui attend désormais la nomination d’un premier ministre issu de la gauche, Tematai Le Gayic qui rêve d’une VIe République, Nicole Sanquer qui regrette la perte d’interlocuteurs ou Nuihau Laurey qui anticipe une crise financière… Les réactions des politiques du fenua sont forcément contrastées après l’annonce de la chute du Gouvernement central de Michel Barnier. Lire aussi : Le Gouvernement Barnier est tombé La censure d’un gouvernement central est une première depuis 1962. Ce vote orchestré par le Nouveau front populaire, qui a reçu les suffrages providentiels des députés du Rassemblement national, entraîne de facto la chute du Premier ministre Michel Barnier et de l’ensemble de son gouvernement. Ce qui ne manque pas de faire réagir la classe politique polynésienne. Ce mercredi matin, peu après l’annonce du vote de la motion de censure, le président Moetai Brotherson expliquait s’attendre « à une période de flottement dans la collaboration avec l’État », sans se montrer plus inquiet que ça quant aux conséquences pour le fenua. Il faut dire que la députée de son propre camp, Mereana Reid-Arbelot, a voté cette motion de censure. « Le budget proposé ne nous satisfaisait pas », elle et ses alliés de gauche, rappelle l’élue Tavini, qui répète que ce vote a été déclenché par l’emploi par Michel Barnier du 49.3 pour faire passer le budget de la Sécurité sociale. Elle précise que cela n’affecte en rien la commission d’enquête sur les conséquences des essais nucléaires. dont les auditions vont reprendre en janvier. « Respecter le verdit des urnes » en nommant un Premier ministre NFP Désormais, « je ne sais pas ce qui va se produire, dit la députée, je ne suis pas dans la tête du président Macron » qui doit s’exprimer jeudi à 9 heures (heure du fenua). « En tout cas, il serait vraiment logique, comme aura dû faire le Président au mois de juillet, de nommer un Premier ministre issu de la gauche », en l’occurrence la candidate du Nouveau Front Populaire Lucie Castets, « pour respecter le verdict des urnes ». Ce qui ne serait pas gage de stabilité pour autant, le NFP ne disposant pas de majorité absolue à l’Assemblée nationale. https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2024/12/MEREANA-REACT.wav « Proposer une VIe République qui verra le jour avec la démission d’Emmanuel Macron » Lui, n’y est plus, au Palais Bourbon. Après avoir perdu son siège aux Législatives fin juin, Tematai Le Gayic reste un observateur de la vie parlementaire. Pour l’élu Tavini, « la censure du Gouvernement Barnier n’est pas un coup d’arrêt mais un cri d’alarme ». « Un appel », insiste celui qui anticipe déjà une future dissolution de l’Assemblée nationale, l’un des scénarii les plus plausibles ou une démission du président de la République : « il est temps de rassembler toutes les énergies républicaines autour d’un projet commun. Ensemble elle doivent proposer au peuple une nouvelle constitution, celle d’une VIe république, qui verra le jour avec la démission d’Emmanuel Macron », écrit le jeune représentant à Tarahoi. « Nous allons probablement au devant d’une crise financière » Chez les autonomistes, le ton est plus pessimiste. « Nous nous y attendions, nous avons décidé de ne pas voter cette censure car nous estimons que nous avons besoin d’interlocuteurs et d’un Gouvernement », répond la députée Nicole Sanquer. « Aujourd’hui il y a un arrêt dans les institutions, sur les dossiers que nous avions en cours, notamment le renouvellement des conventions État-Pays », poursuit celle qui avait récupéré son siège au Palais Bourbon fin juin. https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2024/12/SANQUER-RECATION-BARNIER_01.wav Même son de cloche chez le vice-président de A Here ia Porinetia, Nuihau Laurey, pour qui « ça va rendre la situation en France encore plus difficile ». « Nous allons probablement au devant d’une crise financière, ce qui ne va pas aider le fonctionnement de toutes les collectivités », juge celui qui était l’invité de la rédaction de Radio 1 ce mercredi matin. Cette motion de censure signifie notamment l’abandon du budget 2025, et donc « le vote d’un budget spécial en décembre », autrement dit la reconduction du budget 2024. « Cela signifie beaucoup de difficultés, car il y a de vrais sujets sur les contrats de projets, sur le soutien de l’État dans beaucoup de domaines », dit-il encore. « Cela va encore plus impacter la situation économique du Pays, compte tenu du manque d’investissement de notre gouvernement dans beaucoup de domaines », conclut l’ancien ministre de l’Économie et des Finances. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)